Quelques pays seulement offrent, à l’intérieur

Quelques pays seulement offrent, à l’intérieur même de l’Europe, un contraste saisissant. L’Islande est de ceux-là. Les éléments naturels que sont l’eau, la glace et le feu, y jouent un rôle prépondérant, que ce soit dans leur utilisation que dans les répercussions qu’ils peuvent avoir sur le quotidien islandais. Rajoutons à cela, des conditions géographiques particulières qui amènent 24 heures de jour en juillet, et l’on obtient une destination bien à part…si l’on supporte un tant soit peu les régions humides.

DONNÉES

Population : 310 000 habitants, dont 190 000 à Reykjavik, et 15 000 à Akureyri
Superficie : 103 000 km2, 6 000 km de côtes
Espérance de vie : 88 ans pour les femmes, 77 pour les hommes
Taux de natalité : avec 2,2%, l’un des plus hauts d’Europe
Retraite : 67 ans (plus tôt pour les marins et les pêcheurs)
Taux de chômage : 1,3%
Coût de la vie : x 2 ou 3 par rapport à l’Europe occidentale

GÉOGRAPHIE
Le centre du pays, enneigé 10 mois par an, est désertique et sujet aux vents forts freinant la végétation, qui croit surtout sur les rives des cours d'eau.
La glace au bord de la côte s'est formée il y a 500 ans et plus. Certains icebergs sont striés de cendres noires, issues d'éruptions volcaniques.
Le climat, froid océanique, est doux grâce à l’influence du gulf-stream sur la côte Sud et Sud-Ouest qui apporte des eaux tempérées, il serait sinon arctique de par la latitude du pays.
Avec une température moyenne de 10 à 12°C, la meilleure période pour se rendre en Islande est mi-juin à septembre.

HISTOIRE
La première mention de l’Islande est faite par Pythéas, navigateur et géographe grec, au IVe siècle av. J-C. Mais, habitée brièvement par des moines irlandais à la recherche d’une terre propre à la méditation vers le VIIIe siècle, elle n’est colonisée qu’en 874 par des Vikings qui fuient la tyrannie de Harald, roi de Norvège, vague d’immigration qui se poursuit jusqu’en 1930. Les premiers colons s’octroient les terrains depuis leurs bateaux en lançant des montants de siège en bois. L’endroit atteint détermine l’emplacement de leur propriété.

Le 1er parlement au monde
Les chefs norvégiens établis là ne veulent pas de souverain unique. Aussi chaque thing, responsable d’un district, siège-t-il à l’Althing, qui se tient une fois par an à Thingvellir, avec un président élu pour 3 ans. On y échange à l’occasion les nouvelles du pays et du monde.

Annexion
Au XIIe siècle, les différents cultes et rois s’opposant, livrant le pays à l’anarchie, la couronne de Norvège substitue ses hommes à l’Althing. C’est pour l’Islande, jusqu’au milieu du XIXe siècle, la longue nuit, marquée par le contrôle de la Norvège, puis du Danemark, qui régit les états scandinaves dès 1380, les éruptions volcaniques, une aggravation climatique, la peste de 1347 et les guerres de religion.

L’indépendance
Au XIXe siècle, les mouvements nationalistes amènent le roi danois à concéder une Constitution accordant plus d’autonomie à l’Islande. Celle-ci, tout d’abord fantoche en 1874, lors du millénaire de la colonisation du pays, devient effective en 1918, et totale, lors de l’indépendance de l’Islande, le 17 juin 1944.

GÉOLOGIE
L’Islande se situe sur la ride médio-atlantique, là où l’Amérique se sépare de l’Eurasie.
Jeune, 16 millions d’années, elle croît continuellement (2 cm par an) avec la lave des plaques américaine et eurasienne qui s'écartent l'une de l'autre.
Aujourd’hui quelque 30 volcans y sont considérés comme étant actifs, avec en moyenne une éruption tous les 5 ans. L'apport continuel de lave au milieu du pays mène à l’alourdissement du centre de l'île, les bords se relevant comme si l'on appuyait au milieu d'un gâteau.

LES VOLCANS
Boucliers, à la lave fluide et pauvre en gaz qui construit un cône aux pentes douces. Le sommet en forme de puits est une caldeira.
Strato-volcans, explosifs ou effusifs (Hekla, Snaefell).
Fissuraux, aux coulées de lave basaltique (le basalte représente la majorité des pierres volcaniques en Islande) empilées les unes sur les autres (Laki, Eldgja). (55)

LES PHÉNOMÈNES POST-ERUPTIFS
Ce sont les sources chaudes, geysers, solfatares, fumerolles, fréquents dans les régions de volcanisme ancien et exploités pour chauffer maisons, piscines et serres, ainsi que les séismes.
Les geysers : nés des sources profondes d’eau chaude qui, chauffée au centre d’un bassin à plus de 100°C, forme une bulle explosant sous la pression et vers le ciel (Geysir, Strokkur).
Les solfatares : mares de boue en ébullition et fumerolles composées de vapeur d’eau et soufre (Viti, Krafla).
Les séismes : pression au point de contact des plaques tectoniques.

LES GLACIERS
Formés lors des périodes glaciaires (il y a 70000 à 80000 ans pour la dernière) et, plus récemment, durant la période froide de 500 av. J-C, ils ont creusé les fjords et taillé les montagnes, mais, en raison du réchauffement de la planète, ils se retirent de plus en plus.
Vers 1850 survient une augmentation de 0,5°C de la moyenne des températures mondiales et aujourd’hui la glace recouvre 12 % de l’Islande.
Le Vatnajökull, avec 8400 km2, est le premier glacier islandais (et le troisième au monde après l’Antarctique et l’Inlandsis du Groenland), suivi des Langjökull (953 km2), Hofsjökull (925km2) et Myrdalsjökull (596 km2). Ce dernier abrite le Katla, dangereux volcan qui peut, lors d’une éruption, provoquer le flux d’une masse d’eau énorme, comme en 1918. (13) (14)

LES ISLANDAIS
Patronyme
Il est composé du prénom du père auquel on ajoute le suffixe -son pour les garçons, et -dottir pour les filles.
Société
Elle permet à chacun de faire valoir ses compétences. Ainsi, un Islandais sur dix publie un livre au moins une fois dans sa vie.
Chacun participe à la société et il est significatif qu’au temps des sagas, les criminels ne soient ni exécutés ni emprisonnés mais bannis. D’ailleurs, le taux de criminalité islandais est faible.
De même, la famille est soudée, et les personnes âgées sont rarement délaissées.

Consommation
Les Islandais cumulent éventuellement les emplois, et consomment donc beaucoup, habitant confortablement et étant à la pointe de la technique.
Les étudiants travaillant dans les conserveries de poissons ou à la réfection des routes sont rémunérés comme les adultes, et leurs salaires placés en banque jusqu'à leur majorité.

Les femmes
Fortes, car les hommes partis en mer, elles avaient la maison en charge, elles sont parmi les premières à obtenir le droit de vote en 1908.
En 1980, Vigdis Finnbagdottir est la première femme à être élue présidente dans une démocratie (réélue en 1984, 1988 et 1992).

ÉCONOMIE
Elle est touchée en 2006 suite au retrait de la base américaine (OTAN) installée à Keflavik depuis 1945, ainsi que des investissements japonais des banques islandaises.

La pêche
Représentant des exportations, elle se heurte à plusieurs obstacles :
- les quotas de 1984, qui font passer le chômage des petits pêcheurs de 0 à 5 % en 10 ans.
- la guerre du cabillaud avec la Grande-Bretagne et la Norvège lorsque la zone de pêche pour l’Islande passe de 4 miles des côtes à 200 miles en 1975
- l’interdiction de la pêche à la baleine en 1985, sur pression de la communauté internationale. L’Islande, considérant une pêche limitée comme positive pour le cycle naturel, ne s'y tient cependant pas strictement, et en 2006, la chasse commerciale, limitée, a repris officiellement.
Le tourisme
Deuxième ressource du pays, elle est cependant limitée aux 2 ou 3 mois d’été  avec une activité intense. Les Allemands sont en tête de la fréquentation (30 000 visiteurs par an).

L’agriculture
Subventionnée, elle consiste en l’élevage de moutons, réduit de moitié dans les années 1980 (400 000 têtes aujourd’hui), pour éviter la destruction de la végétation, et maintenant saumons et truites pour la diversification.
Anecdote : un jour, des travailleurs en grève ont réclamé de ne pas avoir de saumon à manger une fois dans la semaine, à savoir le dimanche.
L’Islande est autosuffisante en matière de viande et produits laitiers, exporte articles de laine et de cuir, et est d’autre part le premier producteur de banane européen grâce aux sources chaudes qui permet la culture sous serre de fleurs, fruits et légumes (tomates…).

L’industrie
L’Islande dispose de peu de matières premières, mais met en valeur son énergie hydraulique et géothermique. Avec des progrès technologiques qui ont permis des forages de plus en plus profonds, elle est écologique et bon marché, et assure au pays son indépendance énergétique.
Les sources à basse température (moins de 175°C) servent au chauffage, celles à haute température (plus de 175°C) sont utilisées pour l’électricité.

LE CHEVAL ISLANDAIS

Réputé pour sa résistance et ses cinq allures, porté de Norvège par les premiers colons au Xe siècle, il constitue l'unique moyen de déplacement du pays pendant des siècles.
Les Islandais pratiquent l'équitation par plaisir et par nécessité, rassemblant les moutons en septembre pour l'hivernage.
Une loi islandaise interdisant le retour d'un cheval de l'étranger (pour éviter la contamination par des maladies inexistantes au pays), un éleveur se sépare rarement de ses meilleures têtes.

LE MONDE FANTASTIQUE
55 % des Islandais sont convaincus de l'existence du peuple caché (huldufólk), et 5 % d'entre eux affirment avoir vu des elfes.
- les elfes : selon un conte populaire, Eve, ayant nié à Dieu l'existence de certains de ses enfants, qu'elle n'avait pas encore lavés, ce dernier décida que ces créatures qu'on lui dissimulait, auraient une existence cachée aux yeux des hommes. Ainsi, les elfes habitent grottes, collines et roches isolées.
- les trolls, plus répandus, habitent dans la nature, ont une apparence grotesque, et sont souvent malveillants. Surpris par le soleil levant, ils se transforment à tout jamais en pierre.
- les hamingja et les fylgja (intraduisible), figurations du destin ou d'anges gardiens, annoncent un mauvais présage ou, au contraire, apportent leur protection et leur bienveillance.
- les afturganga, plus redoutés, sont des fantômes revenant parfois parmi les humains pour les entraîner dans l'au-delà. Pour en venir à bout, on a recours à un exorciste.

RELIGION
Avant la christianisation, le culte païen nordique voit dans son environnement naturel (animaux, arbres, rivières…) les manifestations des esprits. En 999, la nouvelle religion est adoptée par l’Althing pour maintenir la paix, après la conversion d’Olaf Ier, roi de Norvège.
Au XVIe siècle s’installe alors le culte luthérien, auquel appartiennent aujourd'hui 93% des Islandais (dont une majorité non pratiquante), pour 2% de catholiques et 5% d’autres confessions. En 1973, face à la recrudescence des sectes chrétiennes, réapparaît la mythologie des Vikings.

FLORE
Il y a 13 millions d’années, la température est plus clémente et l’activité volcanique peu intense. L’île est alors presque entièrement recouverte de végétation.
Après les glaciations, seules 200 sortes de plantes survivent et au moment de la colonisation, 50% de l’île est dotée de végétation.
Plusieurs facteurs influencent la végétation négativement, à savoir les catastrophes naturelles, l’homme, les moutons (ils dévorent la couche supérieure de la végétation), le climat.
Aujourd'hui, l’Islande comprend 20% de surface végétale, dont 1% de forêt (plantations), principalement dans les basses régions côtières, où les domaines sont protégés par un grillage pour empêcher le bétail de brouter.
Les premiers essais de reforestation datent du XVIIe siècle et il existe actuellement 440 sortes de plantes, dont 200 ayant résisté aux glaciations, 120 importées et 120 à l’origine inconnue.

TOURISME

LA PRESQU’ILE DE REYKJANES
Elle abrite l’aéroport de Keflavik, d’où l'on gagne la capitale Reykjavik à travers des champs de lave, couverts en partie de mousse.

REYKJAVIK (190 000 habitants, avec ses environs)
Premier endroit colonisé en Islande, elle se développe au XXe siècle.
Les sites principaux se trouvent en son coeur historique, le lac Tjörnin, avec l'hôtel de ville (City Hall) sur les bords de celui-ci, le parlement, la cathédrale luthérienne Domkirkja, les plus anciennes maisons de Reykjavik et l'office du tourisme. (1) (10)
La Maison du Gouvernement, construite vers 1765, est occupée par les bureaux du Premier Ministre. Elle a servi de prison, été habitée par les gouverneurs danois, les ministres islandais, et abrité les bureaux de la présidence de 1973 à 1996. (100)
L’église Hallgrimskrikja, inaugurée en 1986, est dotée d'une architecture inspirée des glaciers et orgues basaltiques caractéristiques du paysage islandais.
Perlan, coupole de verre reposant sur quatre citernes d’eau chaude, voit jaillir toutes les 5 minutes, du sous-sol au 4e étage, un jet d'eau imitant le Strokkur, fameux geyser islandais. (101) (102)

BLUE LAGOON
Lac artificiel créé par le surplus des eaux de captage de la centrale qui alimente Grindavik en eau chaude et chauffage, sa couleur bleue lui vient des sels et de la silice dont elle est chargée. Le bassin de cure thermale est réputé pour ses propriétés curatives (eczéma et psoriasis). (103)

THINGVELLIR
Située dans les gorges d’Almannagja, Thingvellir se trouve au milieu de la ligne séparant l’Amérique de l’Eurasie; c’est ici qu’à partir de 930 se tient chaque année le premier parlement de l’humanité. Du fait de la dérive des continents, la vallée se tasse au fil du temps, ainsi, depuis 9 000 ans, le terrain s’est ainsi enfoncé de 40 mètres. (105)
La rivière Oxara a été détournée de son cours en des temps anciens afin de faciliter l'accès à l'eau courante lors des assemblées. (106)

GEYSIR (Jaillir)
Ce dôme de 8000 ans (14 m de diamètre) a donné son nom aux autres phénomènes de ce type.
Le processus vient des eaux infiltrées à 23 m dans le sous-sol (probablement à la suite d’un tremblement de terre) par les magmas qui remontent près de la surface. Au contact des roches, l’eau se transforme en vapeur et, la pression devenue trop forte, elle jaillit fortement.
Actif depuis 1294, il s’était arrêté au début du XXe siècle, lorsque des touristes avaient jeté des cailloux dans son ouverture pour réduire le niveau de l’eau, espérant une explosion.
Le Geysir ne jaillissait plus qu’une fois par an à 40/60 mètres, stimulé avec du savon à l’occasion de la Fête Nationale, le 17 juin. Il s’est cependant réveillé en juin 2000.
A côté de lui, Strokkur (la baratte), très régulier, expulse, toutes les 5 minutes environ, sa colonne d'eau à 20 mètres de haut. (107) 
Le Blesi est un double bassin d'eau bleu dû à la réflexion de la lumière sur la silice.

L’OUEST, SNAEFELLSNESS
Point de départ des héros du roman de J.Verne "Voyage au centre de la Terre", la péninsule abrite le Snæfellsjökull, roi des montagnes islandaises, strato-volcan de 1446 mètres de haut. Né il y a plus de 700 000 ans, il est actif jusqu'après la dernière période glaciaire, avec une ultime éruption il y a 1750 ans.
Comme souvent sur les strato-volcans d'Islande, un glacier couvre son sommet, dont la première ascension officielle a lieu en 1754. (117)

Stykkisholmur (1250 habitants)
Plus grande agglomération de la presqu'île, où naît en 1550 naît une place commerciale, à l'initiative d'hommes d'affaires d'Oldenburg et Brême. Dans les années 1930, des nonnes franciscaines hollandaises y construisent un monastère et un hôpital. (108)
Aujourd’hui, le ferry y part pour l’île de Flatey et les fjords de l'Ouest, et l'économie y repose sur la pêche de crevettes et leur transformation. Une source géothermique à 87°, riche en minéraux, découverte en 1998, est réputée être profitable aux problèmes de peau et de dos. (109) 

Bjarnarhöhn
Jusqu'en 1694, il y existe un comptoir entretenu par des commerçants anglais puis danois.
La ferme qui s'y trouve aujourd'hui, est connue pour la préparation de requin fermenté (égaré dans les filets des pêcheurs qui, a priori, ne les recherche pas), le hakarl, spécialité du pays. (114)

Grundarfjördur
L'un des six premiers comptoirs islandais où, vers 1800, s'installent alors des pêcheurs et commerçants français, construisant église, hôpital et comptoirs. Lorsque les Français quittent l’île en 1860, ils démontent les bâtiments, déterrent les morts et emportent le village complet. Ce lien historique amène pourtant en 2002 à un partenariat avec Paimpol en Bretagne.
Aujourd'hui la ville vit de la pêche et la transformation de crevettes et cabillaud. (115)

Arnastapi
Village réputé pour ses falaises vertigineuses qui abritent nombres d'oiseaux marins, d'où l'on peut avoir une vue excellente sur le Snæfellsjökull. (116)

Ólafsvik
Aujourd’hui petit port de 1200 âmes, réputé pour ses safaris baleines, c'est la première ville d'Islande à laquelle le roi danois octroie en 1687 une licence commerciale, et qui reste une place importante jusqu'au XIXe siècle. Sur les hauteurs de la ville, on se rapproche du glacier.

Eriksstadir (119)
Erik le Rouge y aurait vécu avant d’être banni pour quelques années. Son fils Leifur y serait né.
En 981, Erik, condamné à quitter le pays pour 3 ans, est le premier à accoster au Groenland (déjà aperçu 80 ans plus tôt par un autre navigateur), qu'il baptise ainsi (pays vert), pour attirer d'autres colons, les conditions climatiques y étant jadis beaucoup plus douces.

Hvammstangi
Petite ville peu touristique en bord de mer, dont la piscine est dotée de bains à 37° et 40°. (12)

La presqu’île de Vatsnes
L'auteur de la construction de la forteresse de Borgarvirki reste un mystère, elle ne serait peut-être qu’un enclos à moutons construit au Xe siècle, aux murs rénovés en 1950.

Hindisvik   
Pointe de la presqu'île, où, anciennement, on pratiquait la pêche. Au XXe siècle a vécu ici le poète Sigurdur Norland, qui a réussi à interdire la chasse aux phoques, très présents ici. (120)

HIGHLAND

Gullfoss (La Chute d’Or)
Composée de palagmite, basalte et d’une couche sédimentaire, elle comporte deux niveaux, l’un de 11 m, l’autre de 21 mètres dans lesquels se déverse la rivière Hvita (Rivière Blanche), en provenance du Langjökull. (123)
Au début du XXe siècle, un projet d’usine hydraulique y est abandonné après que la fille du propriétaire des lieux a menacé de se jeter à l’eau.

Hekla (Couvert)
Volcan le plus fameux d’Islande, on pense au Moyen-âge qu’il est l’entrée de l’enfer. Son
éruption de 1104 détruit de nombreuses fermes et rend les terres à l’entour inutilisables.
Toujours actif, sa dernière éruption remonte à 1991.

Hveravellir
Domaine géothermique situé entre les glaciers Langjökull et Hofsjökull où l’on se détend dans les sources chauffées par les dépôts de soufre.
La faune est pauvre (moutons, quelques renards polaires, et poules des neiges), et la flore témoigne d'une période végétale courte. (17)
Le plus banni des Islandais, Eyvindur, se cacha un temps avec sa compagne Halla dans la grotte d’Eyvindarhellir. Leur cavale dura 20 ans, volant des moutons cuits dans les sources. (16) (19)

Askja (Caldeira)
Elle se forme il y a 4500 ans, lors d’une éruption importante qui vide la chambre de magma sous le Dyngjufjöll. En 1875, une autre éruption créé le lac Öskjuvatn, le plus profond d’Islande (jusqu’à 217 mètres), et le cratère d’explosion Viti, dont les parois, bordées de dépôts de soufre, enserrent un petit lac turquoise où l’on peut se baigner. (20) (21)

Herdhubreidh (Large d’épaules) (22)
Reine des montagnes, faite de palagonite, elle domine la région du haut de ses 1682 mètres.
C’est là, dans les étendues minérales entre Askja et Herdhubreidh qu’Eyvindur passa le plus rude hiver de sa vie, en 1774/75, sans feu,devant vivre de viande sèche et de racines.

Landmannalaugar (Les gens de la terre)

Région colorée au Nord du Myrdalsjökull , née il y a 8/10 millions d’années, et regorgeant de sources chaudes. L’activité volcanique y a débuté il y a 2 millions d’années. L’obsidienne (cristaux noirs dus à un refroidissement rapide de la lave) contraste avec la rhyolite claire aux couleurs jaune, rosée et rougeâtre, du fait de sa teneur en fer, soufre ou silice.
A l’entour, on trouve des lacs à truites, et des phénomènes post éruptifs, telles les fumerolles de Brennisteinsalda. (26) (3) (31)

Eldgja (La gorge de feu) (37)
Née d’une éruption en 934, elle est large (600 m) et profonde (200 m), et, longue de 30 km, c’est la plus grande fissure éruptive du monde. En son sein s’écoule la cascade Ofaerufoss.

LE NORD

Blönduos
La plus grande ville de la région vit principalement d'agriculture, commerce et services. Colonisée déjà avant l'an 1000, elle n’obtient le droit d'exploitation commerciale qu’en 1876.

Vidimyri (38)
Village connu pour sa petite église en tourbe construite en 1834 (et classée en 1936) sur les vestiges des églises précédentes. Le bois, très rare en Islande était réservé à la charpente et aux façades des bâtiments.

Glaumbaer
Transformée en écomusée, cette ferme en tourbe ne présente d'abord que des toits d'herbe, le manque de bois ayant contraint jadis à enterrer les fermes et rétrécir la taille des fenêtres.
L'intérieur en dit long sur les conditions de vie de l'île jusqu'au début du XXe siècle. (39) (4) (40) (42)
Des fouilles récentes ont mis à jour les restes de bâtiments de deux générations autour de 1100, qui pourrait en apprendre plus sur la vie des habitants d'alors.

Akureyri [Champ (akur) et pointe de terre (eyri)]
Une forêt de sapins et de bouleaux aux abords de la ville et la présence du jardin botanique, avec quelque 6000 espèces différentes de fleurs et 400 plantes typiques d'Islande, reflète la relative douceur du climat, plus chaud et ensoleillé que Reykjavik, bien qu’éloignée seulement de 100 km du cercle polaire. (44)
Colonisée par un Norvégien, elle ne se développe qu’au XVIe siècle grâce au commerce et, plus tard, à son port doté au XXe siècle d’une flotte de pêche active, en faisant le centre du mouvement coopératif paysan.
Capitale du Nord du pays avec 15 000 habitants (contre 1300 au début du siècle), elle est aujourd'hui le centre de l’industrie (du poisson principalement) du pays. Dans les années 1980, la deuxième université du pays y est construite. (43) (45)
L’église Akureyrarkirkja est construite en 1940 en l’honneur de Matthias Jochumsson, prêtre-poète qui a écrit l’hymne islandais.

Husavik (Baie de la Maison)
Village de pêcheurs de 2500 habitants créé en 850 par un Suédois arrivé là après que sa mère avait rêvé du pays. Lors de son départ, il n’y laisse que quelques esclaves, qui ne sont donc pas considérés comme des colons.
Le village vit aujourd’hui de l’exportation de produits de l’industrie, l’agriculture et la mer, et ses dérivés (comme le tourisme avec le musée et le wale watching). (46)

Péninsule de Tjornes
L'Islande est composée à 99% de roches volcaniques…et de 1% de roches sédimentaires qui se trouve là, le long de la côte. A la pointe, c'est l'océan arctique. Les plages sont jonchées de bois échoué là après avoir dérivé depuis les forêts de Sibérie.

Asbyrgi
Le parc national de Jökulsargljufur, créé en 1973, comprend un domaine qui part de Dettifoss et couvre plus de 35 km.
Géologiquement parlant, la région est jeune, datant de la dernière période interglaciale.
Incorporant Asbyrgi en 1978, il assure la sauvegarde de la faune, de la flore et des gorges creusées par le Jökulsa a Fjöllum, rivière qui prend sa source sous le Vatnajökull.
Ces morceaux de cratères volcaniques transportés là par la rivière ont parfois construit des formes particulières, comme Kirkja (église), fait de basalte gris. (54)
Les éruptions des volcans à l’entour ont rempli la vallée, où les canyons actuels ont alors été formés par une masse d’eau en provenance du Vatnajökull, à l’instar d’Asbyrgi, considéré par les Vikings comme l’empreinte du sabot de Sleipnir, le cheval à 8 pattes d’Odin.
Au fond du fer à cheval, le petit lac sombre, Botnstjörn, abrite des canards siffleurs. (51)

Dettifoss/Selfoss
Formé par la rivière Jökulsa a Fjöllum (206 km de long) qui prend sa source au Vatnajökull, le Dettifoss est la cascade la plus puissante d’Europe. Taillée dans le basalte, elle est haute de 44 mètres. À proximité se trouvent Hafragilsfoss et Selfoss, ses petites soeurs. (59) (6) (60)

Krafla (818 mètres)
Née il y a 100 000 ans, il abrite une installation géothermique créée dans les années 1970 lorsque l’Islande essaye de diversifier son économie. L’eau, envoyée dans les profondeurs, chauffe à plus de 175°C et, produit alors, grâce à une turbine, de l’électricité qui alimente la région. Source économique, elle est cependant délicate, la région étant sujette aux secousses. (61)
Les éruptions des années 1724-29 ont créé le cratère Viti (320 m de diamètre pour 35 de profondeur), occupé par un petit lac vert turquoise provenant de la fonte des neiges. (64)
A l’endroit des mares de boue, on extrait au XVIe siècle de grandes quantités de soufre, exporté au Danemark où il est transformé en poudre à fusil. (63) (65) (66)
Le Krafla s’est réveillé pour la dernière fois en 1975-84.

Reykjahlid
La région du lac Myvatn, la plus ensoleillée du pays (à l’abri de la calotte glaciaire du Vatnajökull qui absorbe la pluie), est protégée depuis 1974 en raison de sa faune, notamment ses multiples espèces de canards. (67)
Le soufre extrait du Krafla au XVIe siècle alimente les guerres européennes, faisant la fortune de la dynastie des Reykjahlid.
Lors de l’éruption de1727, la lave engloutit les habitations sur son chemin mais épargne l’église grâce à sa position surélevée. (68)
Les moucherons (my) qui pullulent ont donné leur nom au lac (vatn), avec leurs nuées disparaissant lorsque le vent ou la pluie se lèvent et les plaquent au sol
Ce lac se créé il y a 2300 ans lorsqu’une éruption déverse sa lave, bloquant le cours d’une rivière. Peu profond, il laisse pénétrer la lumière facilement, permettant le développement de nombreuses espèces d’algues et de planctons, en faisant un biotope riche et accessible aux truites et à l’avifaune abondante.
Les pseudo-cratères, sans relation avec une chambre de magma, sont nés de la rencontre de lave chaude et d’eau. Piégée, l’eau, alors forte en gaz, a crevé la croûte terrestre, formant de petits cratères. (69)
Dimmuborgir (les châteaux sombres) rassemble des blocs rocheux nés il y a 2000 ans lorsqu’un barrage naturel stoppe un flux de lave. Certains endroits se refroidissent, d’autres sont pénétrés par de la vapeur d’eau, et l’ensemble prend des formes bizarres. Lorsque le barrage s’effondre, la lave liquide s’échappe, donnant sa forme actuelle à Dimmuborgir. (7) (70)
Hverfjall est un cratère formé par une seule explosion il y a 2500 ans. A son sommet, le panorama est à 360°, sur le lac Myvatn, Dimmuborgir et la région du Krafla. (71)

Godafoss (La cascade des dieux)
Avant l’an 1000, le pays est divisé entre chrétiens et païens. En 999, Thorgeir, président de l’Althing, converti au christianisme, passant devant une gigantesque chute d’eau, décide d’y jeter les effigies des anciens dieux, donnant son nom à cette cascade de 12 m de profondeur. (72)

LE SUD

Thorsmörk (La forêt de Thor)
C’est l’une des régions les plus difficiles d’accès en Islande, séparée du reste du monde par 3 glaciers, 2 rivières profondes et une chaîne de montagnes. Elle est plus accessible le matin lorsque le niveau de l’eau des gués n’est pas élevé. Bergeronnettes, merles et corbeaux survolent les prairies et les bras des glaciers. (76) (77) (79)

Seljalandfoss
Alimentée par le glacier Eyjafjallajökull, la rivière Seljalandsá tombe d'un surplomb, permettant de passer derrière son voile d'eau. (8)

Skogar (Wald)
L’endroit était boisé lors de la colonisation, ce qui est peu croyable aujourd’hui, étant donnée le peu de terres fertiles dans la région.
Au pied de la montagne Eyjafjöll, le fleuve Skoga, avec sa source au col de Fimmvörduhals, forme une vingtaine de cascades dont celle du bas, Skogafoss, et ses 62 m de hauteur. Selon la légende, le colon Frasi y aurait caché dans une grotte derrière les eaux une malle pleine d’or. (82)
Le musée donne une idée du mode de vie des Islandais pendant les siècles passés, avec plus de 6000 objets usuels anciens et une reconstitution de l'habitat traditionnel. (81)

Dyrholaey
Ruines d’une île volcanique fortement érodée, c’est le cap le plus méridional d’Islande, où les macareux nichent dans les rochers jusqu’en juillet. (48) (49)
Le phare, construit en 1927, guide les bateaux par mauvais temps et leur indique leur position par rapport à la côte car les repères et les ports sont rares dans cette région. (84)

Vik (400 habitants)
Connue pour sa plage de sable noir, classée comme l’une des dix plus belles au monde, Vik est le seul village côtier sans port. Au milieu des flots, des aiguilles rocheuses et noires dont la légende veut qu'elles soient des trolls pétrifiés lors du lever du soleil. (85)
Le glacier Myrdalsjökull domine le village, avec en dessous le volcan Katla dont l’ultime éruption remonte à 1918.

Kirkjubaejarklaustur (Kirkju, l'église, Baer, ferme, et Klaustur, le cloître).
Au XIIe siècle, il y avait un couvent de bénédictines avec une ferme et une église.
Bien que petite bourgade, c'est le seul point de ravitaillement entre Vik et Höfn.

Nupsstadur
Dernière ferme avant la traversée des sandurs, immenses étendues de sable noir au pied du Vatnajökull, résultant des débâcles du Sud lors du réveil du volcan Grimsvötn sous le glacier.

Vatnajökull (Le glacier des lacs )
Avec 8400 km_, la calotte du plus grand glacier d’Europe atteint 1000 m d’épaisseur. Ici se heurtent régulièrement le feu et la glace, provoquant d’énormes crues, du fait des volcans actifs situés sous le glacier (d'où son appellation Vatnajökull).
A leur réveil, la chaleur fait fondre une partie de la calotte qui recouvre un lac d'environ 5 km de diamètre. En quelques jours, ces réservoirs débordent de leur cuvette, donnant l’alerte devant l'imminence du jökulhlaup, crue qui ravage tout sur son passage. C'est ce qui se produit en 1996, avec une vague de 4 m de haut sur 20 km de large, qui cause 14 millions de dollars de dégâts matériels. Sa dernière éruption, moins importante cependant, a lieu en 2004.

Le parc de Skaftafell
Promontoire situé sur les contreforts du Vatnajökull, entre deux langues glaciaires, les Morsarsjökull et Skaftafellsjökull, il est à l'abri des cataclysmes de la côte Sud-est.
Un centre d'information projette des images de l'éruption du Grimsvötn en 1996.
Svartifoss, (la cascade noire) du haut de ses 20 m, amène l'eau dans une vasque entourée d’un mur d’orgues basaltiques. (86) (87)
En poursuivant pour une journée de randonnée, on aperçoit la langue glaciaire Morsarsjökull et son lac ponctué d'icebergs. (89)

Jökulsarlon

Relié à la mer par la rivière, le lagon apparaît au début du XXe siècle quand le Breidamerkurjökull, langue du Vatnajokull, amorce son recul.
Les icebergs, aux reflets bleus ou verts, selon la compression de la glace, et striés de cendres noires, du fait des éruptions fréquentes en Islande, se détachent du front du glacier et s'accumulent dans le lagon. Après cinq ou six ans de fonte, leur taille leur permet d'emprunter le chenal pour rejoindre la mer, avant d’échouer sur le sable noir de la plage sous forme de petits glaçons rejetés par la marée. (92)
Sous le soleil, les gros blocs passent directement de l'état solide à l'état gazeux provoquant une sorte de halo de vapeur. (91)
L'existence du chenal empêche la dérivation de gros icebergs en mer, dangereux pour la navigation. Cependant, le chenal s'est beaucoup raccourci ces dernières années et l'eau de mer s'engouffrant dans le lagon à chaque marée, entraîne une augmentation de la température du lac qui accélère la fonte des glaces. (93) (94)
Les tours en bateau amphibie approchent seulement à une certaine distance des icebergs pour ne pas risquer la déstabilisation de l'embarcation lorsque ceux-ci basculent en fondant, créant des vagues importantes.
Les phoques, curieux des touristes et suivant leur nourriture, harengs et capelans qui entrent dans le lagon avec les marées, ne sont pas rares dans le lagon, tout comme les sternes arctiques dont les petits nés en juin attendent la bectée sur la glace.

L’EST

Stokksness
Les Américains y ont une station radio militaire entre 1944 et 2005, avant de quitter l’Islande. C’est maintenant une tour de contrôle pour la navigation aérienne. (97)

Alftafjördur, Hamarsfjördur
On y a trouvé des pièces de monnaie romaines de la fin du IIIe siècle, probablement amenées par des Celtes ou des Vikings.

Djupivogur
Comptoir commercial depuis 1589, après que des commerçants d'Hambourg en ont obtenu le droit du roi danois, la ville est pillée en 1627 par des pirates algériens. (98)

Le lac Lagarfljot (25 km de longueur sur 2,5 de largeur et 112 mètres de profondeur)
Il abrite le Lagarfljotswurm, monstre du Loch Ness local, qui garde un trésor.

Hallormsstadur
Sa forêt, classée en 1905, est peuplée d'espèces provenant de l'école forestière.
Au moment de la colonisation, le pays était couvert de 30 % de végétation. Aujourd'hui, 80 % des arbres font 2 mètres de haut, seuls 2,5 % vont éventuellement jusqu’à 12 mètres.
Sur 100 espèces d'arbres testées pour leur résistance, une douzaine semble pouvoir s'épanouir.

Hengifoss
3e plus grande cascade de l’île, avec des couches de sédiments rouges à l'arrière plan de la lave. (99)