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1 juin 2008

Les pays du Maghreb sont certes tournés vers

TITRE_TUNISIE


Les pays du Maghreb sont certes tournés vers l’Occident depuis longtemps déjà, mais l’ouverture suit les fluctuations de la politique internationale. La Tunisie pourtant reste constante dans son approche, même si certaines régions, en particulier celles du Sud, restent fidèles à la tradition. Et le pays réserve quelques surprises, à l’instar de la Khroumirie, au Nord Ouest, qui offre des paysages surprenants, à l’antipode des clichés sur la Tunisie.

PHOTOS_TETE

 


CARTE_TUNISIE_PATCHWORK

 

GÉOGRAPHIE

Relief
Au Nord, le massif de l’Atlas, montagneux et arrosé, avec de la steppe. Les monts de Khroumirie laissent place progressivement à des plaines fertiles.
Les plateaux côtiers sont très fertiles.
Les salines et l’erg se trouvent dans le Sud, plat et aride, coupé en deux par la chaîne montagneuse du Dahar.
A l’Ouest dominent les palmeraies et le Chott el Jerid, à l’Est la côte et Djerba.

Climat
Nord de l’Atlas : le climat méditerranéen amène des étés chauds et des hivers doux.
Sahel et côte Est : mélange méditerranéen et continental.
Désert et salines : importante différence de température entre jour et nuit.
Température moyenne : 11,4° en décembre, 29,3° en juillet.
NB : les ports les plus importants sont Tunis, Sfax, Sousse et Bizerte.

 

 


HISTOIRE
                                    

Préhistoire et antiquité
On a trouvé des traces humaines de 40 000 ans av. J-C., mais la première civilisation découverte est celle de Gafsa, vers 7000 av. J-C. Viennent alors les ancêtres des Berbères.
Aqueduc d'AdrienEn 814 av. J-C., la princesse phénicienne Didon crée Carthage, apportant sa culture sémitique tout en intégrant des références locales. C’est la naissance de la civilisation punique, dont la position commerciale s’étend de La Gaule à Babylone. Grâce à sa flotte, elle domine les marchés méditerranéens. Les grands chefs carthaginois sont Hamilcar, Hasdrubal, Hannibal.
A partir de 375 av. J-C., une lutte pour la suprématie en Méditerranée occidentale oppose les Carthaginois aux Romains et aux Grecs. Après que Rome a rompu un accord de paix, 3 guerres puniques viennent à bout de la cité en 146 av. J-C., lors du suicide d’Hannibal.
César la reconstruit, en faisant la capitale de la province africaine et la 3e ville romaine après Rome et Alexandrie. Florissante, elle sera définitivement détruite par les Vandales en 430, les Byzantins en 533 et les Arabes en 698, qui la délaissèrent au profit de Kairouan.

De Kairouan à la république
La fondation de la Grande Mosquée de Kairouan en 670 donne le départ de la conquête musulmane en Afrique du Nord et au Sud de l’Europe.
800-909 : dynastie aghlabide. Relevant de Bagdad, elle obtient son autonomie et atteint son âge d’or artistique. Kairouan devient un centre intellectuel actif.
909-1159 : les Fatimides et les Zirides installent un califat chiite. Mais le prince fatimide, voulant s’étendre, se rend au Caire, et les Zirides, ses vassaux, tentant d’obtenir leur autonomie, affaiblissent l’unité face aux chrétiens.
1159-1269 : les Almohades, rigoristes du Maroc, unifient le Maghreb et l’Espagne musulmane. Mais le règne est de courte durée, le pays étant sujet à troubles.
1230-1574 : les Hafsides en profitent pour asseoir leur pouvoir, avec Tunis pour capitale. L’arrivée des musulmans chassés par la reconquista espagnole, leur profite et la prospérité intellectuelle et artistique se prolonge jusqu’à la ruine par des crises dynastiques.
1574-1705 : la Tunisie devient ottomane après l’échec espagnol, jusqu’à l’apparition de nouvelles luttes internes pour le pouvoir.
1705-1881 : les Husseinides, dynastie turque, restaure la paix intérieure. Mais, affaiblie par une crise économique, la Tunisie va être occupée par la France, qui la considère comme une marche de l’Algérie (occupée elle depuis 1830) en 1881. Le bey reste le souverain, mais le résident général contrôle ses actes et décrets.
Occupé pendant la seconde guerre mondiale, le pays est libéré en 1943.

Indépendance
Habib Bourgiba met le feu aux poudres en 1956 et le 20 mars 1957 naît la République tunisienne, qu’il dirige jusqu’en 1987, la modernisant et renforçant son prestige extérieur, un règne cependant obscurci par un pouvoir trop personnalisé.
En 1987 arrive Ben Ali qui restaure la confiance entre Etat et citoyens, libérant des prisonniers politiques et supprimant la présidence à vie. Elu en 1989, 1994 et 1999, un changement de Constitution (qui ne prévoyait que 3 mandats au maximum) lui permet d’obtenir un 4e mandat en 2004.

Réélu pour un cinquième mandat consécutif en 2009, il doit s'enfuir deux ans plus tard lors du Printemps Arabe, déclenché par l’immolation de Mohamed Bouazizi, jeune vendeur de fruits et légumes, poussé à bout par sa misère et ce système corrompu.

 

 

ÉCONOMIE

Agriculture (40% de la population active)
50% du territoire est cultivé (olives et céréales en premier lieu) mais l’agriculture, dépendante du climat, couvre surtout les besoins internes. Dans les steppes, on trouve des troupeaux de bovins, ovins et dromadaires, dans le Nord le chêne-liège.

Industrie (30%)
Concernant les ressources du sol, on trouve quelques mines de phosphate vers Gafsa, un peu de pétrole et du gaz au Sahara et en mer.
La Tunisie exporte pétrole, huile d’olive, dattes, vin, céréales (un peu de blé et d’orge) avec, pour premiers clients, la France, l’Italie et l’Allemagne.

Services (30%)
Le tourisme est une source importante de devises du pays avec 3,8 millions de visiteurs par an, européens et maghrébins en grande partie, et minoritairement d’Orient.
Cependant, les investissements étrangers sont insuffisants et le chômage est important (15%).

Douz, danseLA FEMME                                    
Droits
Le principe de l’égalité entre homme et femme est garanti par la Constitution, la polygamie est abolie et le divorce institué. Age minimum du mariage pour les filles : 17 ans.
Nouvelle bataille, celle de l’héritage, car les filles n’ont droit qu’à la moitié de la part du frère.

Education
Le taux de fréquentation de l’école par les filles atteint 50% dans le secondaire, 49% dans l’enseignement supérieur.

Santé
Le planning familial existe, et la contraception à 65,6%, tout comme l’accouchement en milieu assisté à 85,2%. Et l’on compte au moins une consultation prénatale à 85,3%.
Espérance de vie féminine : 74,2% (70,6% pour les hommes).

Politique et emploi
On trouve des femmes aux postes de ministres, secrétaires d’état, au parlement, et dans les conseils municipaux, et elles représentent 25% de la population active (enseignants, commerces de la région de Tunis, mais aussi chefs d’entreprise, médecins, magistrats…)    (6)
ENVIRONNEMENT
Des organismes à buts divers (assainissement de l’environnement, promotion des technologies de l’environnement, promotion des énergies renouvelables…) tentent de préserver la nature en Tunisie et d’exporter cet engagement vers le tiers-monde.    (19)(2)
- la main bleue : protection du littoral contre la pollution et incitation au traitement des eaux.
- la main verte : préservation de la nature et promotion des espaces verts en zone urbaine.
- la main jaune : lutte contre la désertification, et pour la conservation des eaux et du sol, la fixation des dunes et le reboisement.
- commission méditerranéenne de développement durable : rôle consultatif à l’échelle méditerranéenne.
- aires protégées : zones naturelles érigées en parcs nationaux ( Ichkeul, Chaambi, Boukornine, Bou Hedma, Sidi Toui) ayant permis la réintroduction d’espèces disparues (addax, oryx, gazelle, autruche...).

POLITIQUE

Il existe 7 partis politiques. Le président est élu pour 5 ans au suffrage universel.  (18)
La chambre des députés (182 membres, élus au suffrage universel) dispose du pouvoir législatif (le pouvoir judiciaire est indépendant). Les élections législatives et municipales ont lieu tous les 5 ans. Le pays est découpé en 25 wilayats placés sous l’autorité d’un gouverneur.

LES JUIFS DE TUNISIE
Après la destruction du premier temple par Nabuchodonosor, en 586 av. J-C., ils se réfugient à Djerba, où d’autres familles ont suivi les Phéniciens, fondant Carthage avec eux et créant leur première diaspora.
Après la destruction du second temple, d’autres juifs les rejoignent, voyant défiler les conquérants, Phéniciens, Romains, Vandales et Byzantins, qui imposent la conversion au christianisme. Kahéna, impératrice juive, fait face à l’invasion arabe en 693, mais meurt au combat et les Berbères doivent se convertir à l’Islam.(7)
D’autres juifs suivent les troupes arabes venues de Perse, contribuant à la construction de Kairouan. Mal considérés, ils sont pourtant protégés par les gouvernants musulmans. Mais au XIe siècle, Kairouan, décrétée ville sainte de l’Islam, leur est interdite d’accès.
Après la reconquista espagnole (1492), les juifs d’Espagne se dispersent dans le bassin méditerranéen, en Toscane où on les invite en raison de leur sens du commerce, et à
Tunis, où des familles s’installent au XVIIIe siècle, se considérant alors comme l’élite, divisant les juifs de Tunisie pendant deux siècles.
Pendant la deuxième guerre mondiale, seuls les juifs de Sfax portent l’étoile, les ordres de Vichy n’étant pas exécutés à la lettre
L’exil de l’après-guerre se divise en 4 périodes : 1948, vers l’état d’Israël nouvellement créé ;
1956, vers la France, suite à l’Indépendance ; 1960, après les événements de Bizerte ; 1967, après la guerre des Six Jours.
Aujourd’hui, la communauté compte quelque 3000 individus, et chaque année, fin mai, le pèlerinage de Djerba rassemble des milliers de juifs venus de France, Israël, Canada (…) à la synagogue de La Ghriba, l’une des plus vieilles du monde (586 av. J-C.).

POPULATION

Le pays compte quelque 10 millions d’habitants, concentrés sur le littoral et les villes (2 millions dans le Grand Tunis) alors que l’intérieur et le Sud sont très peu peuplés.
Le taux de croissance, l’un des plus faibles du continent africain, est de 1,15%. La moitié de la population est âgée de moins de 22 ans.
Quelques villages abritent encore des descendants d’anciennes tribus berbères, en Khroumirie et dans les oasis du Sud où les maisons troglodytes de Matmata.

Gela_nÉDUCATION            

La Tunisie est le premier pays arabe à promulguer un code de protection de l’enfant.
Des écoles sont construites dans les zones reculées, avec 5 ans de primaire, 4 de collège (obligatoires à partir de 6 ans), et 3  jusqu’au  baccalauréat.
Certaines familles, fières, font publier la réussite de leurs enfants dans les journaux.
La Tunisie a développé l’enseignement supérieur, avec 6 universités (4 à Tunis, 2 à Sousse et Sfax) et une institution de niveau pour les cadres hautement qualifiés. De plus, les instituts d’enseignement supérieur divers se multiplient de parts et d’autres du pays.
L’école y est obligatoire de 6 à 16 ans depuis 1991. 92% des jeunes Tunisiens sont inscrits dans le cycle primaire, et 17% encore dans le supérieur.

ACTION SOCIALE
La pauvreté a baissé (33% de la population en 1967 contre 6% en 2000), grâce en partie à la garantie d’un salaire minimum, et à la création d’institutions en faveur des classes défavorisées (programmes d’aide aux familles nécessiteuses, de lutte contre l’analphabétisme,
d’aide aux handicapés, d’aide aux personnes âgées, d’habitat social…)
Egalement, des mesures destinées à garantir la sécurité de l’emploi, tels que la promotion du dialogue social ou le développement de la législation du travail et la ratification des conventions internationales.
En matière de santé publique, établissement de l’accessibilité aux soins et leur gratuité pour les familles nécessiteuses.

CHIFFRES ET DONNÉES
Superficie : 162 150 km2
Point culminant : Chaambi à 1544 m
Population : 10 millions
Villes : Tunis (1,8 M), Sfax (0,7 M), Sousse (0,2 M), Kairouan (0,1 M)
Langue officielle : arabe (autres : français, italien)
Chômage : 15%
Espérance de vie : 72,4 ans
Religion :  Islam à 98% (majorité sunnite)
Régions : 25 wilayats
Président  : chef de l’état et du gouvernement, élu pour un mandat de 5 ans
Assemblée nationale : élue au suffrage universel pour 5 ans
Jours de fête : 01 janvier : Nouvel An
                          20 mars (1956) : Indépendance
                          01 mai : du travail
                          07 novembre (1987) : changement de gouvernement
Fêtes religieuses : Mouled : naissance du Prophète
                          Ramadan
                          Aïd-el-Séghir : fin du Ramadan   
                          Aïd-el-Kébir : sacrifice d’Abraham, 50 jours après le Ramadan
                          Ras-el-Am-el-Heijri (l’Hégire), Nouvel an musulman

TOURISME

SIDI BOU SAID
Construite au IXe siècle par les Arabes qui y avaient déjà bâti un monastère, la ville domine le Golfe de Tunis. En 1207, un ermite marocain soufiste, Abou Saïd Khalafa, s’y retire et en devient le saint patron. Aujourd’hui, son marabout est un lieu de pèlerinage prisé.  (14) (13) (12)
Sous les Husseinides, au XVIIIe siècle, le village se développe, devenant un point de rencontre international pour les artistes (Chateaubriand, Flaubert, Colette, Gide...).  (1) (15)
En 1914, Paul Klee et August Macke s’y installent, et en 1915, le Baron Rudolph d’Erlanger, banquier et ami des arts s’y fait bâtir un palais (devenu centre de musiques méditerranéennes), fait protéger le site, imposant la couleur bleue aux portes et fenêtres du village.  (10) (100) (11)

CARTHAGE
Didon, princesse de Phénicie (Liban), en fuite après la mort de son oncle-mari, fonde la ville sur la colline de Byrsa, où une forteresse abrite 300 éléphants et 4000 chevaux. Aujourd’hui s’y trouve le musée retraçant les différentes époques de la cité, et la cathédrale Saint-Louis, construite en 1890 par les Pères Blancs qui ont beaucoup contribué aux fouilles, après que les Français ont redécouvert la ville en 1857. La nouvelle ville est créée en 1945.  (17)

Les guerres puniques
Elles mettent fin à la grandeur de Carthage, symbole de la puissance phénicienne, en trois périodes : 264-241, premier heurt avec Rome; 219-202, franchissement des Alpes par les éléphants d’Hannibal (247-183) qui, après maintes victoires, sa tête mise à prix, se suicide à Izmir, pour n’être capturé; 149-146 : guerre totale livrée par Scipion, avec 50.000 survivants sur 700 000, qui sont déportés en esclavage.

Thermes d’Antonin (IIe siècle ap. J-C.)
C’est le site le mieux conservé, avec ses colonnes de grès tunisien et de marbre italien.
L’eau, qui chauffait les thermes par le sol au charbon de bois, arrivait par l’aqueduc de Zaghouan, à 52 km de là. Les eaux usagées s’écoulaient vers le lac de Tunis à 11 km.  (16)

Tabarka, jetéeTABARKA                                   
Comptoir phénicien dont le port est développé par les Romains qui y stockent liège, bois, marbre, céréales et huile d’olive de l’arrière-pays, Tabarka devient, sous les chrétiens, un important évêché de l’Afrique avant de perdre de son importance sous les Arabes.
Au XVIe siècle, Charles Quint s’en empare et la confie à une famille génoise qui en exploite le commerce et le corail, relayée en 1881 par les Français qui en obtiennent le privilège.
En 1942, Tabarka devient une base de défense verrouillant l’accès à l’Algérie.
Aujourd’hui, disposant d’un golf, elle est en plein développement touristique.
- le pic des Aiguilles : rochers monolithiques érodés par la mer.    (20)
- le Fort : construit par la famille génoise régnant sur le commerce de Tabarka au XVIe siècle sur cette île reçue en échange du pirate Dragut, lieutenant de Barberousse.  (21)

AIN DRAHAM (Source d’argent)
La Khroumirie (800 m d’altitude), région où, au début du XXe siècle, galopaient encore lions et panthères, est riche en chênes-lièges (8% du total mondial).  (23) (24)
Les Berbères Khroumir appartiennent à un vieux clan Imazighen (hommes libres).  (25)
En hiver, des battues aux sangliers attirent des chasseurs de toute l’Europe.
Dans cette montagne dont la majeure partie est du grès, on trouve, outre chênes-lièges, fraisiers, mastic, lauriers roses, eucalyptus, oliviers et de la lavande.
Le barrage Beni Mtir, construit en 1955, alimente Tunis en eau potable.

BULLA REGIA
Fondée par les Phéniciens en 150 av. J-C., la ville est occupée par les Romains en 50 apr. J-C.
En 117, sous l’empereur Adrien, c’est l’une des villes les plus riches d’Afrique du Nord.  (26)
Elle décline à partir des attaques arabes du VIIe siècle jusqu’à être abandonnée au XIIe siècle.
La région étant torride l’été, les Romains imaginent de vivre sous terre. A l’étage souterrain se trouvent un patio et différentes pièces pavées de mosaïques. De l’eau fraîche coule dans toutes les pièces grâce à un système de tuyaux. En hiver, on passe alors à l’étage supérieur.  (27) (29)
EL KEF (le Rocher)
Bâtie à flanc de montagne par les Carthaginois, la ville, prospère sous les Romains au IIe et IIIe siècle sous le nom de Sicca Veneria (déesse romaine), est ruinée par les invasions arabes.
Reconstruite au XVIe siècle, disputée aux XVIIe et XVIIIe siècles entre la Tunisie et l’Algérie, c’est aujourd’hui un centre administratif du Nord de la Tunisie.
Dans les hauteurs, la synagogue, la mosquée Sidi Makhlouf du XVIe siècle, la casbah turque avec vue sur la ville reposent du trépidant centre-ville.  (3) (30) (31)

SBEITLA
L’ancienne ville romaine de Sufetula, prospère grâce aux oliviers, devient chrétienne au IIIe siècle, carrefour routier important sous les Byzantins, puis musulmane en 698.
Le site est fameux pour ses 3 temples dédiés à Jupiter, Junon et Minerve, les thermes, le théâtre et l’arc de Diodétien (aqueduc de 50 m de long du IIIe siècle).  (32) (33) (34) (35)
Dans la région sont effectués des essais de plantations d’oliviers et d’arbres fruitiers.

METLAOUI
Elle abrite la compagnie des phosphates, avec cette atmosphère étrange de cité minière. Il y existe un quartier européen, séparé des travailleurs tunisiens, libyens, algériens, marocains.
L’extraction du phosphate, découvert en 1886 par un militaire français, débute en 1896 et est reprise par la Tunisie plus tard.  (36)
Actuellement la plus grande industrie du pays avec 15 000 employés, elle dispose de ses propres hôpitaux, écoles, puits...L’eau est alors recyclée et la boucle est bouclée.
Le Lézard rouge est un train fameux offert par la France au bey tunisien en 1910 pour sa famille qui en profite jusqu’en 1945. Utilisé alors pour le tourisme dans le canyon de Seldja (sur 20 km) de 1984 à 1994, il est restauré et reprend son activité en 1997.  (37)
GAFSA
Sa première origine remonte à la civilisation capsienne au VIIIe siècle av. J-C. Fondée par les Romains au IIe siècle av. J-C., la cité voit ensuite passer les Byzantins puis les Arabes qui se heurtent à la résistance berbère. Au XIIe siècle, on y parle d’ailleurs encore latin.
Gafsa vit aujourd’hui du phosphate, qui y est transformé en fluor et engrais.

Tozeur, façadeTOZEUR                                
Capitale du pays des palmiers, elle est créée sous les Romains et traverse les différentes phases de l’histoire tunisienne, étant cependant à partir de l’arrivée de l’islam jusqu’à la fin du Moyen-âge le siège de principautés indépendantes. Les Berbères christianisés résistent longtemps aux Arabes.
De même sous les Français, les habitants de Tozeur, attachés à leurs écoles coraniques, rejettent la politique de scolarisation française.
Tozeur fut l’un des quartiers généraux de Rommel en 1942-43.

La palmeraie
400 000 palmiers sont irrigués par les seguias, système de répartition des eaux en 3 étages (palmiers, arbres fruitiers, vigne) créé par les Romains. Il existe ici plus de 200 variétés de dattes, résultat du jeu entre ombre et soleil, terre et eau.  (40)
Le palmier est une providence, de par ses multiples utilisations : le tronc pour la construction de maisons ; les fibres pour le rembourrage de selles ; les feuilles pour nattes et corbeilles ; le jus (lagmi) pour boire ; la datte pour l’Homme ; le noyau pour les dromadaires.
NB : la datte, fruit sacré, est créée par Dieu lorsqu’il lui reste un petit morceau de glaise après qu’il a fabriqué l’Homme.

Les briques en relief
Le procédé est le même depuis des siècles : l’argile,  mêlée à la terre et à la cendre du palmier, fermente une nuit puis est moulée, séchée et cuite au four alimenté au bois de palmier.  (38) (4)

NEFTA
C’était l’une des plus belles oasis mais il a fallu procéder à des forages au Nord, les sources s’étant taries. Elle dispose de 350 000 palmiers dont 70 000 Deglet-en-Nour (Doigts de lumière), les meilleures dattes du Sahara.   (42)
Nefta bénéficie d’une longue tradition religieuse et spirituelle. Avec 20 mosquées et 127 marabouts, c’est le second centre religieux après Kairouan, et la patrie du plus ancien des marabouts, Sidi Bou Ali, soufiste.

LES 3 OASIS DE MONTAGNE
Situés en région montagneuse, à la frontière algérienne, ils protégeaient les Romains des attaques des nomades. Les palmiers poussent entre les rochers. Ils sont délaissés après inondation à la fin des années 1960. Le nouveau Tamerza compte aujourd’hui 1500 habitants.
Comme à Tozeur, les cultures y sont étalées sur trois étages. Dans l’ombre des palmiers poussent les fruits (abricots, pommes, bananes, citrons, olives) dont les arbres procurent à leur tour de l’ombre aux céréales, légumes et tabac.  (46) (48) (5)
La route qui les relie, construite pendant la seconde guerre mondiale par les troupes allemandes de Rommel, a été aujourd’hui refaite par les militaires tunisiens.
La montagne (calcaire, dolomites, plâtre, calcites) est apparue en liaison avec l’Atlas et les Alpes lors de la cassure saharienne. Ici ont d’ailleurs été tournées de nombreuses scènes de cinéma (films bibliques, Le patient anglais…).  (47) (49)
A Chebika  ne vivent encore que quelques familles qui attendent la récolte des dattes pendant dix mois. Les sources d’eau se trouvent sur les hauteurs.  (43) (44)

CHOTT-EL-DJERID (Pays des palmes)
Dépression salée (110x70km) faisant partie du Chott-Graben (avec le Chott-el-Rharsa et Chott-el-Fedjedj) apparu il y a 1,5 millions d’années par les poussées tectoniques, elle est composée de plaques de sel blanches teintées de bleu et brillantes.  (51) (52)
En période pluvieuse, l’eau apparaît et recouvre cette étendue, lui donnant alors l’apparence d’une véritable mer, avec, à  certains endroits, des puits d’eau saumâtre, moins salée, auprès desquels se reproduisent des flamants roses.
Le sel est exporté vers les pays européens pour le déglaçage des routes d’hiver. La route actuelle est récente (années 1970), le bus au loin ayant été coincé dans les salines juste avant.

CHAMEAUDOUZ                                    
Ville née d’une source abondante, elle vit  grâce à des puits autour desquels se groupent les semi-nomades M’razigues. C’est un point de rencontre entre nomades et oasiens. La question de l’eau n’est soulevée ici que depuis l’arrivée du tourisme, Douz ayant été la première ville à organiser des méharées.  (62) (63) (64) (65) (66) (67) (68)
Un plan d’aménagement touristique devrait encore la transformer.

Souk
Très sonore et bigarré. Les tractations de bétail (dromadaires, chèvres, moutons, ânes...) s’y font entre négociateurs, qui testent les animaux. On trouve également du thé rouge et des marchands de plantes médicinales, des épices, des pierres à senteurs, souvenirs, chaussures.
Également, les fripes où atterrissent parfois des dons de la Croix-Rouge.  (54) (55) (56) (57) (58)

TAMEZRET
Village berbère jamais conquis par les Arabes, où habitent surtout femmes et enfants. Il vit d’un peu d’agriculture, les hommes travaillant dans les grandes villes. À l’origine, il était divisé en 4 clans aux bijoux et habits spécifiques, les mariages inter-clans étant prohibés.  (69)

MATMATA
Les maisons troglodytes, excellents régulateurs thermiques, sont creusées dans les formations argilo-sableuses des collines. On y trouve des pièces habitables et des greniers et de stockage, les habitants, Berbères de la tribu des Matmata, vivant d’agriculture (olives, dattes, céréales...). Pour agrandir la maison, on creuse une pièce de plus dans la roche tendre. Le nouveau Matmata date des années 1960. (70) (71) (72)
Dans les collines à l’entour, les étroites vallées encaissées sont dues aux petits barrages creusés par les habitants pour retenir les eaux de pluie afin d’irriguer les cultures.
Ici a été tournée, en partie, «La guerre des étoiles» en 1976.

MEDENINE
Chef-lieu du Sud de la Tunisie, où l’on trouve, comme dans la région de Tataouine, des ksour et des ensembles de greniers à provisions de forme demi-cylindrique, les ghorfas. (79)
Situés dans des positions défensives, entourés d'une enceinte  fortifiée, ils étaient collectifs et utilisés par les nomades pour stocker les récoltes pendant leurs déplacements.

DouiretDOUIRET                                   
Dans le Sud tunisien, de nombreux villages situés sur des promontoires rocheux sont abandonnés, comme Douiret, délaissé pour Douiret-Nouvelle, à quelques kilomètres de là.
Il arrive qu’en s’y promenant on rencontre des damans, animaux végétariens ressemblant à des cochons d’Inde mais appartenant à la famille des éléphants.  (75)  (76) (78)
La légende veut que les tombes près de la mosquée des Sept Géants, sur le chemin de Chenini, soient celles de moines chrétiens qui, ayant cherché refuge dans une grotte, se sont endormis et réveillés des siècles plus tard, alors transformés en géants. Par reconnaissance, ils se sont convertis à l’islam et sont aujourd’hui enterrés ici.  (73) (74)

GABES 
Comptoir phénicien, colonie romaine, puis point de jonction entre les caravanes du désert et les voies du littoral, elle joue un rôle important lors de l’arrivée des Arabes. Sidi Boulbaba, le vrai barbier de Mahomet, y est enterré.
Sous les Français, elle est la garnison la plus importante.
En 1962, des crues exceptionnelles la dévastent mais la découverte de pétrole off-shore lui redonne un essor. Aujourd’hui, elle vit donc de la pétrochimie, de la pêche et de l’henné.  (8)
La grande mosquée date de 1952.

SFAX
Deuxième ville de Tunisie, c’est une ville portuaire et industrielle au centre de laquelle se détache la médina entourée de ses remparts. Elle joue un rôle économique de premier plan avec l'agriculture, sa principale ressource (6 millions de pieds d'oliviers, 5 millions d'amandiers, élevage - ovins, caprins et bovins-, industrie laitière). Egalement la pêche qui occupe  une place de choix avec une flotte importante (25 000 tonnes de poissons par an).

El DjemEL DJEM                                
Située en plein Sahel, elle est célèbre pour son amphithéâtre romain qui pouvait accueillir 30000 spectateurs. C’est sous César qu’elle reçoit le statut de colonie romaine.
Grâce à sa productivité agricole, la cité jouit d'une relative prospérité, apparaissant dès le IIe siècle comme un nœud routier important, au centre d'une région oléicole.
Au début de l'an 238, un différend survenu à la suite d'exaction fiscale fait éclater une révolte éclate et le procurateur de l'empereur, Maximin, est assassiné par le peuple qui proclame empereur le vieux proconsul d'Afrique, Gordien. Celui-ci accompagné de son fils, Gordien II, associé au pouvoir, se rend à Carthage et est reconnu par le Sénat romain.

Amphithéâtre
Vraisemblablement construit en 238 sous Gordien pour abriter  les jeux du cirque, il est encore remarquablement bien conservé, malgré une destruction partielle due à l'utilisation de ses pierres pour la construction de la ville d'El Djem. Il est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1979.  (81)

SOUSSE
Ville portuaire sur le golfe d'Hammamet, dont les vestiges archéologiques remontent au VIe siècle av. J.-C., lorsqu’elle est sous l’autorité de Carthage. Hannibal est d’ailleurs à l'origine des plantations d'oliviers de la région. La cité se libère de la tutelle carthaginoise en établissant des relations directes avec Rome dont elle prend le parti durant la Troisième Guerre punique, devenant, après la destruction de Carthage, une cité romaine privilégiée. Elle perd pourtant nombres de privilèges en 46 av. J.-C. lorsqu'elle choisit le parti des Pompéiens contre le victorieux César.
A la fin du Ier siècle, elle retrouve son prestige sous Trajan, puis surtout au IIIe siècle, avec l’essor du commerce d'huile d'olive, mais reperd de sa constance en 238, lorsqu’elle soutient la partie adverse contre le nouvel empereur Gordien II.
Détruite par les Vandales en 439, son port est remis en état à l'arrivée des troupes byzantines, et en 670, début de la période arabo-musulmane, elle prend le nom de Sousse. Elle devient alors la seconde ville de l'Ifriquiya (l'actuelle Tunisie) lorsqu’elle est dotée d'un chantier de constructions navales d'où partent les navires à la conquête de la Sardaigne, de la Sicile ou de Rome au IXe siècle.
Au XIIe siècle, Sousse subit l'occupation des Normands, puis perd de sa grandeur, lors de la promotion de Tunis comme capitale et l'appauvrissement de l'arrière-pays dont elle constitue le débouché maritime.
Elle retrouve son importance pendant l'époque ottomane grâce à son port, puis sous protectorat français qui en construisent un nouveau en 1884, lui redonnant son rôle de débouché maritime des produits de la steppe.

Lieux d’histoire
La Grande mosquée et le ribat, forteresse construite par les Aghlabides au IXe siècle, se trouvent dans la médina, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Par exception, la mosquée n'est pas au centre car, comme le ribat, elle protégeait le bassin de l'arsenal.  (82) (83)
Dans la kasbah, le musée archéologique possède la deuxième collection de mosaïques après celle du musée national du Bardo.
Son économie repose aujourd’hui sur l'activité industrielle, avec fabrication de matériel de transport, textiles et produits agro-alimentaires, et sur le tourisme, grâce à sa position centrale par rapport à des  sites comme Monastir, Hammamet, El Djem, Kairouan(...).

KAIROUAN
Son nom viendrait de Kaïrawane (campement). Créée en 670, c’est la ville par où l’islam prend pied en Afrique du Nord. Alors capitale, elle prospère sous les Aghlabides au IXe siècle mais est victime, au Xe siècle, de la guerre civile déclenchée par les Zirides. Sans retrouver sa splendeur d’antan, Kairouan jouit d’une certaine aisance sous les Hafsides au XIVe siècle et les Husseinides au XVIIIe siècle, jouant un rôle dans la consolidation de la loi musulmane, la conception architecturale et la vie intellectuelle en Ifriqiya.
NB : le rempart de la ville (3 km de long), a été reconstruit 7 fois entre 1052 et 1772, en raison des multiples destructions.

Bassins des Aghlabides
Restaurés en 1969, ils datent de 860, construits pour capter les eaux des monts et oueds à l’entour, Kairouan étant pauvre en eau, acheminées par un aqueduc de 35 km de long.  (84)
Mosquée du Barbier (Zaouïa de Sidi Sahib)
Mausolée du compagnon du Prophète, enterré là avant la fondation de la ville. Construit entre le XVIe et le XVIIIe siècle, l’ensemble comprend un minaret, une medersa et le mausolée.
Sidi Sahib portait toujours 3 poils de la barbe du Prophète sur lui, d’où son nom.  (85) (86)La Grande Mosquée
Construite en 670, elle était au coeur de cette ville circulaire. Elle dispose de 6 portes monumentales. Les puits permettent de prendre l’eau nécessaire aux ablutions, la cour étant en plan légèrement incliné. Le cadran solaire règle le mouvement des 5 prières quotidiennes.
Dans la salle de prière, le minbar en bois de teck est le plus ancien du monde musulman. Les colonnes, ramenées de plusieurs endroits du pays, sont au nombre de 400.  (87) (88) (89)

Tunis medinaTUNIS                                   
Peuplée déjà au IXe siècle av. J-C., Tunis est une banlieue de Carthage où résident quelques marchands phéniciens. La destruction de cette dernière en 698 amène Tunis à devenir un camp militaire, construit avec des restes de Carthage.
L’essor économique fait alors d’elle une place marchande entre Orient et Occident, et elle est promue capitale sous les Hafsides au XIIIe siècle.
Charles Quint la pille en 1535, mais les Ottomans la libèrent et respectent sa structure.
En 1881, sous protectorat français, elle s’étend hors de ses remparts, vers l’est et, en 1957, Tunis devient capitale de la république.

 

La médina
A l’indépendance, la médina, désertée par la bourgeoisie, est envahie par la population rurale. Depuis 20 ans, un plan de redressement mis en œuvre regroupe dans les souks des commerces ou artisanats de même spécialité. Autour de la Grande Mosquée (Zitouna), on trouve les métiers propres (marchands de parfums, d’étoffes, libraires...) et, en périphérie, les activités sonores ou malodorantes (forgerons, potiers, teinturiers...). Dans le souk avait également lieu, au XVIIe siècle, le marché aux esclaves ; la rue des Andalous, créée au XVIIe siècle, abrite les demeures de musulmans aisés chassés d’Espagne.  (90) (91) (94) (95) (96) (97a)
 
La mosquée Zitouna (Mosquée de l’Olivier)
Fondée en 698, elle est transformée au fil des siècles. Son minaret mesure 44 m de haut.
La salle de prière repose sur 184 colonnes, probablement ramenées de Carthage.

Le musée Bardo
Construit en 1882, il abrite le Parlement et le musée national.

BIZERTE
Fondée au IXe siècle av. J-C. par les Phéniciens puis colonie romaine, la cité est conquise par les Arabes en 661. Enjeu entre Arabes, Normands, Espagnols au Moyen-âge, puis Maures chassés d’Espagne et Turcs, dès le XVe siècle, Bizerte est avant tout un repaire de pirates.
Les Français s’en emparent en 1882, y conservant une base navale après l’indépendance (avec une brève occupation allemande en 1942 et américaine en 1943) jusqu’aux événements sanglants de 1963. Aujourd’hui, Bizerte est un port important de Méditerranée.    (97)
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NB : c’est ici que Roland Garros atterrit en 1913, ayant effectué ainsi la première traversée nord-sud de la Méditerranée.

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