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2 août 2011

Capitale : La Havane (2,2 millions

TITRE-CUBAPHOTOS-DEBUT


Capitale : La Havane (2,2 millions d'habitants)
Population : 11,2 millions
Langue officielle : espagnol
Superficie : 110 000 km2
Densité : 102 hab/km2
Système politique : république socialiste
Ethnies : 63 % blancs d’origine espagnole, 25 % de Métis, 11 % de Noirs descendants d'esclaves, 1 % d'Asiatiques (chinois arrivés dans la seconde moitié du XIXe siècle)
Monnaie : la moneda nacional est le peso cubano. Mais beaucoup de produits et services se payent en pesos convertibles (CUC), qui remplace les dollars américains.
Religion : catholicisme à 85 %, protestantisme, animisme et santería (religion afro-cubaine) à 15 %
Taux d'alphabétisation : 97 %
Taux de fécondité : 1,6
Salaire mensuel moyen : environ 15 € (350 pesos cubains)
Moyenne d'âge de la population : 35 ans
Espérance de vie : 77 ans

CARTE CUBA

 

 

GÉOGRAPHIE

En dehors des côtes, le paysage cubain est plat, à part quelques petites chaînes de montagnes, les sierras.
La plus vaste des îles antillaises (1220 km), elle est sise au Sud des États-Unis (180 km), à l’Est du Mexique (210 km), à l’Ouest d’Haïti (77km) et au Nord de la Jamaïque (140 km).
Avec ses 1600 îles et d'îlots, les cayos (los Colorados, Sabana, Camagüey, Jardins de la Reine, los Canarreos, l’île de la Juventud), elle totalise une superficie de 114 525 km2.

Le climat, essentiellement subtropical, compte deux saisons distinctes, sèche de fin novembre à mai (l'hiver), avec une moyenne de 25°C, et humide (l'été) le reste de l'année, avec des pluies violentes mais de courte durée et quelque 28°C.
Les cyclones (jusqu'à 300 km/h) ne l'épargnent pas, particulièrement  la province de Pinar del Río, l'île de la Jeunesse et la province de La Havane, souvent en octobre.
La Défense civile, bien organisée, permet généralement de limiter le nombre des victimes, par l'information et les évacuations préventives .

Administrativement, Cuba compte 14 provinces (et La Havane), avec une population inégalement répartie sur le territoire, puisque les villes de La Havane et de Santiago de Cuba constituent à elles seules près de 20 % de la population totale.

ÉTYMOLOGIE
L'île est baptisée d’après son nom amérindien Cubanascan, «place centrale» en taino.
Une autre version donne comme origine un mot de l'ancien français cube ou couve signifiant «terre». Le premier document la mentionnant est une carte dessinée en 1500.

77

 

HISTOIRE                                      

Le 28 octobre 1492, Christophe Colomb découvre l'île, habitée quelque 100 000 Amérindiens, Siboneyes et Taïnos, réputés être anthropophages. (1)

La colonisation espagnole
Diego Velázquez de Cuellar colonise l'île dès 1511, fondant Santiago de Cuba en 1514 et La Havane en 1519. 
L'exploitation de l'or et du cuivre réduit alors en 5 ans, la population indigène à quelques centaines d’individus, de par les conditions de travail et la maltraitance. Les colons espagnols font alors venir des esclaves noirs du Nigeria ou du Bénin, ce qui détermine fortement la composition de la population insulaire.
Les réserves d’or épuisées, de nouvelles activités économiques sont promues, tel tabac, café, ou canne à sucre.
Après la guerre de Sept Ans (1756-1763) pendant laquelle la brève occupation britannique de la capitale modifie l'organisation économique et sociale de Cuba, le gouvernement espagnol encourage l’expansion commerciale et le développement agricole. La population noire croit fortement, avec l'introduction de 720 000 esclaves supplémentaires, et le succès des produits cubains sur les marchés européens augmente après la ruine des plantations françaises de Saint-Domingue, suite à la révolte haïtienne.

L'émergence du nationalisme
Au XIXe siècle, la répartition des ethnies cubaines est réglée: les Espagnols dirigent le pays à La Havane, contrôlant le commerce ; les Créoles, descendants des immigrants espagnols, sont propriétaires des domaines agricoles; les Métis (nés d'esclaves noirs et de Créoles) et les Noirs assurent la main d'œuvre.
Pourtant, très tôt se fait sentir le désir d'indépendance des peuples de l’Amérique espagnole, avec, en 1795, Nicolás Morales, un Noir libre à la tête d'un mouvement réclamant égalité raciale et abolition des mesures défavorables aux pauvres.
A partir de 1830, la répression croissante déclenche un mouvement indépendantiste parmi les colons blancs également, et en 1868, Carlos Manuel de Céspedes, riche propriétaire d'une sucrerie, annonce la libération de ses esclaves. Après la guerre de Dix Ans, Cuba est dotée d’une certaine autonomie, l’esclavage supprimé en 1886, et Céspedes, auteur de la première Constitution cubaine, considéré comme le Père de la nation.
Les premiers partis politiques sont créés et le secteur économique décolle avec l'augmentation des investissements américains.
Mais les réformes décevantes mènent à l'émergence des indépendantistes, dont le héros, José Martí (1853-1895), ennemi de l'expansion des Américains disparaît en 1895.
Pourtant, les États-Unis s'ingèrent dans la guerre hispano-américaine aux côtés des insurgés en 1898, et l’Espagne doit renoncer à sa souveraineté sur l’île.

L'indépendance de Cuba                                      
Instituée en 1902, la république voit sa Constitution modifiée par l'amendement Platt, autorisant les États-Unis à intervenir dans les affaires du pays.
Le FloriditaAprès la chute du régime dictatorial de Machado, puis du libéral San Martín, c'est, en 1934, le tour du général Batista, qui, renversé, revient ensuite, imposant une dictature militaire soutenu par les États-Unis en 1952.
En 1953, une tentative de soulèvement est réprimée, fomentée par Fidel Castro, jeune avocat qui est emprisonné.
C'est la Belle Époque de La Havane mais la misère noire pour les ouvriers et les paysans.

La révolution castriste
En 1956, Fidel Castro et ses partisans, dont Che Guevara, débarquent sur une plage du Sud de Cuba. La plupart des rebelles sont massacrés mais Castro et une douzaine d'hommes s'échappent dans les montagnes, d'où se poursuit la guérilla, jusqu'au 1er janvier 1959, lorsque Batista doit fuir le pays.
Une politique de grands travaux est alors mise en ?uvre pour résorber le chômage, avec confiscation des terres des Américains et nationalisation à tout-va, ainsi que des programmes destinés à améliorer éducation et santé publique.
En 1961, suite à l'arrivée du premier navire soviétique chargé de pétrole à La Havane, les États-Unis envoient un commando d’exilés anticastristes dans la baie des Cochons, une
tentative d’invasion échouée qui accélère l’orientation socialiste du régime, et en 1962, un embargo commercial est imposé à Cuba par les États-Unis. (2)

L'isolement
En 1967, Che Guevara est exécuté en Bolivie. Dès lors, l'île adopte totalement le modèle communiste et dépend de l’aide économique de l'Union soviétique. (45)

En 1975, une nouvelle constitution est adoptée, et Castro nommé chef de l'État avec des pouvoirs accrus. 
L’économie du pays s’effondre alors avec la disparition du bloc de l’Est en 1989.

L'espoir
Cuba s’ouvre lentement aux initiatives privées, favorisant les investissements étrangers, ce qui creuse le fossé entre Cubains ayant accès aux devises étrangères et ceux ne survivant qu’avec des salaires en pesos.
La visite de Jean-Paul II en 1998 permet au régime castriste de sortir de son isolement, après que le Pape a condamné l’embargo américain, contraignant les États-Unis à assouplir leur politique à l’égard de Cuba.

Cuba aujourd'hui
Le peso convertible, réservé aux touristes, permet de se procurer des articles de luxe et vaut 20 fois plus que le peso cubain, utilisé pour les articles de première nécessité.
Castro renonce à tous ses pouvoirs en 2011, en faveur de son frère Raúl.

POLITIQUE

Castro, premier ministre dès 1959, devient, à l'abolition de cette charge en 1976, président du conseil d'État, et le reste jusqu'en 2008, lorsqu'il fait place à son frère Raul. (3)

Le parlement de 614 membres est l'organe suprême du pouvoir de l'État, qui vote les lois et modifie la Constitution.
L'embargo des États-Unis (el bloqueo), toujours en place, est assoupli quelque peu par Barack Obama en 2009, avec l'autorisation pour les citoyens américains d'origine cubaine de se rendre à Cuba une fois par an.                                

Forces armées : le gouvernement s'appuie aujourd'hui beaucoup sur les milices et forces paramilitaires, après que l'armée cubaine (Forces Armées Révolutionnaires), engagée dans les années 1960 dans divers pays africains, a vu chuter son effectif.

Libertés : la réduction des libertés fondamentales d'expression, d'association et de circulation a conduit les Cubains à émigrer. Ainsi 1,7 million de Cubains (15 % de la population totale) vivent aujourd'hui à l'étranger, principalement à Miami.

Peine de mort : elle n'est pas abolie mais la dernière exécution remonte à 2003. Pourtant 40 prisonniers condamnés à la peine capitale sont incarcérés à Cuba, attendant leur exécution.

Les homosexuels à Cuba : isolés avant 1959 , ils voient le lancement d'un processus d'amélioration de leur condition après la révolution mais le machisme latin, la bigoterie catholique et l’homophobie stalinienne empêchent un véritable progrès.    
Dans les camps de rééducation mis en place par Che Guevara se trouvent des opposants au régime mais également les «déviants», religieux ou sexuels.
Fidel Castro les fait fermer en 1967, mais l'homosexualité n'est dépénalisée qu'en 1979.

ÉCONOMIE                                      
Elle doit ses difficultés à l'embargo et à l'inefficacité du système, après la chute de l'Union soviétique en 1990 qui, privant l'île de son aide, entraine la sous-alimentation.
Face à la crise, Cuba libéralise quelque peu son économie, autorisant le développement d'entreprises privées de commerce et de manufactures.
Plantation de tabacLe tourisme est aussi encouragé, avec plus de 2 millions de visiteurs, majoritairement en provenance du Canada ou de l'Union européenne. Mais cette croissance s'ensuit cependant d'effets pervers, notamment l'économie parallèle née du peso convertible. Ainsi, une partie de la population est en contact avec les devises, l'autre oscille entre un salaire de 10 € et 30 € mensuels.

Pour moult produits de première nécessité cependant, la différence entre le prix demandé aux acheteurs et le coût réel sur le marché est couverte par une subvention de l'état.

LANGUE
Il n’existe quasiment aucun descendant des autochtones (Siboneyes, Taïnos...) habitant l’île avant sa découverte par Christophe Colomb.
L’espagnol, langue officielle de Cuba, est parlé par plus de 90 % des Cubains, à un rythme probablement plus rapide qu'ailleurs. Les autres locuteurs parlent des langues immigrantes, généralement le chinois, le portugais, etc.

RELIGION
Les catholiques, 60 % de la population (les autres étant protestants, juifs, pentecôtistes, adventistes...), sont à moitié seulement pratiquants. Même à l’époque coloniale, l'évangélisation était mince, et le régime de Castro, n’a bien sûr pas contribué à répandre la foi catholique.
Pourtant, la crise provoquée par l'effondrement du bloc soviétique pousse de nombreux pauvres à se tourner vers l'église et, en 1992, Fidel Castro renonce à l'athéisme d'État, assouplissant les positions contre la religion après la visite de Jean-Paul II, mais un Bureau des affaires religieuses surveille les activités ecclésiastiques.

La santería
A l'instar d'autres îles caraïbes, les cultes africains apparentés au vaudou sont toujours vivaces. La santería, syncrétisme entre animisme et catholicisme, a vu son influence s'accroître avec la crise économique.
Basée sur un panthéon de dieux africains, elle s'exprime par le biais de liturgies accompagnées de chants et danses qui permettent aux divinités de se manifester parmi les vivants. Les prêtres (santeros) utilisent une langue rituelle secrète, utilisée comme le latin chez les catholiques. (4)


ÉDUCATION                                  
Dès 1961, Cuba lutte contre l'analphabétisme avec la nationalisation des écoles et universités, qui sont gratuites.
8095 % d'enfants sont aujourd'hui scolarisés en primaire et 89 % dans le secondaire. En outre, 17,2 % poursuivent des études post-secondaires.
Pourtant, la crise économique et l'effondrement du bloc de l’Est ayant affecté l’éducation cubaine, les enseignants sont mal payés et les ressources pédagogiques font défaut.
Dans le supérieur, les objectifs communistes prévalent encore sur les aspirations personnelles, mais lorsque les places contingentées sont déclarées disponibles, n'importe qui peut y accéder. (5)

 

MÉDIAS
Radio et télévision sont contrôlées par le gouvernement, et on ne reçoit les chaînes étrangères que dans les hôtels équipés d'antennes satellites.
La presse écrite est contrôlée également, chantant les louanges de la Révolution, vantant la politique du Vénézuelien Hugo Chavez ou du Bolivien Evo Morales.
Quant à Internet, les sites autorisés en espagnol peuvent être visités mais sont contrôlés. De plus, les prix prohibitifs de l'heure d'utilisation ont un effet dissuasif.  (18)


SANTÉ
La santé publique est l'une des grandes réussites du socialisme cubain, accessible à tous et complètement gratuite.
La contribution de Cuba dans ce domaine est remarquable, avec de nombreux médecins présents à l'étranger dans le cadre d'opérations d'aide au développement.

 

Drapeau cubain

LE DRAPEAU

L'étoile à cinq branches représente l'indépendance du pays, le triangle rouge la libération du joug espagnol et le sang versé pour la conquérir.

Ses trois côtés symbolisent l'égalité, la fraternité et la liberté, rappelant la Révolution française, à l'instar de ses trois couleurs (bleu, blanc et rouge). Quant aux bandes bleues, elles symbolisent les ex-départements qui contrôlaient l'île, et les blanches la paix.

 

ARCHITECTURE                                  
L'architecture des Caraïbes est née au XVIe siècle, lors de la colonisation de l'île par les Espagnols, qui apportent leur style baroque imprégné d'éléments maures, avec des maisons simples, de deux étages au maximum, organisées autour d'un patio au milieu duquel trône une fontaine. Les vérandas protègent du soleil et des pluies tropicales.


81La mezzanine, invention de La Havane, est liée aux prix élevés des terrains.
Les villes naissent autour d'une place centrale où l'on trouve mairie, église...
Au XVIIe siècle, le baroque s'impose, avec des d'imposantes colonnes.
Le classicisme naissant en Europe au début du XIXe influence ensuite l'architecture cubaine, avec des lignes droites et des colonnes aux chapiteaux corinthiens ou doriques, un style qui s'impose rapidement grâce à la richesse des barons du sucre.
Le retour à l'architecture coloniale s'intensifie au début du XXe, avec par exemple la construction du Capitole ou de la gare centrale de La Havane.

CULTURE

CINÉMA
Instrument culturel et politique, pour briser l'embargo, il est le plus primé des pays du tiers monde dès 1960. Ralenti ensuite, en raison du manque de moyens, il revient avec Fresa y Chocolate en 1994 qui offre un miroir de la société, dans lequel se reconnaît toute une génération, suivi en 1996 par Guantanamera et Madagascar.
«Buena Vista Social Club» de Wim Wenders documente sur une académie de danse populaire de La Havane du début des années 1950.

MUSIQUE
Cuba a marqué le XXe siècle par une large palette de musiques et de danses la rumba, faite de chants et de percussions, le mambo, né à Mexico sous la baguette du pianiste cubain Damaso Perez Prado, le cha-cha qui rejoint le mambo à la conquête des pistes de danse dans les années 1950, le bolero, la salsa (…), et le reggaeton, né dans les années 1990, qui mixe techno et dance au reggae et au rap des années 1980.

HÔTELLERIE

CHAMBRES CHEZ L'HABITANT (Casas particulares)
En 1997 a lieu une petite révolution du socialisme cubain, avec une loi autorisant les particuliers à héberger des étrangers chez eux, moyennant finances. Le gouvernement prélève pour cela une taxe de 200 CUC par mois et par chambre, occupée ou non.
On repère ces casas particulares grâce à une sorte de flèche bleue sur la porte.

HÔTELS
Une opération de rénovation permet aux vieux hôtels de retrouver une seconde jeunesse, dont 5 chaînes appartenant à l'État se partagent la majorité du parc.

SPORTS ET LOISIRS
Cuba est une grande nation sportive. Avant la Révolution, l'unique médaille d'or aux Jeux olympiques remontait à 1904, alors qu'à Athènes en 2004, l'île a remporté neuf médailles d'or, dont 5 en boxe, et le titre en base-ball, le sport national. (33) (34)

D'autres sports ont été développés depuis 1959, tels judo, escrime, basket et volley, et,  depuis 1955, le Ballet nacional de Cuba a déclenché une affluence des écoles de danse.
En outre, Cuba est un vrai paradis pour la plongée sous-marine (María la Gorda, l'île de la Juventud et la baie des Cochons).

TOURISME                                  

LA HAVANE (2,2 millions d'habitants)
Le mot Habana, pourrait être le prénom de la fille d'Habaguanex, chef de tribu contrôlant la région au moment de l'arrivée des conquistadors.

82 a 85

Dernière ville fondée par les Espagnols en 1519, elle devient capitale de l'île en 1607, et au XVIIe siècle, un grand centre de construction navale pour les Caraïbes.
Plaque tournante pour la traite des esclaves, elle attire au XVIe siècle flottes ennemies.
Après l'incendie de 1622, on construit des murs d'enceinte et la ville se transforme, devenant, au début du XVIIIe, la 3e plus grande ville du Nouveau-Monde.
Prise par l'Angleterre quelques mois en 1762, lors de la guerre de Sept Ans, puis échangée contre la Floride, elle est à nouveau fortifiée et reçoit le droit de commercer librement, poussant les Espagnols vers la modernisation. Naissent alors des boulevards comme le Prado, l'éclairage des rues, et en 1893, un système d'approvisionnement en eau, la plaçant au sommet de la modernité des capitales d'Amérique latine.
La chute vient, à partir de 1880, de la baisse du cours sucrier qui pousse de nombreux planteurs à vendre leurs terrains à des Nord-Américains, ce qui élitise la cité, avec pour conséquence, les quartiers chauds qui se développent et, après la guerre de 1898, la transformation en colonie américaine, dont témoignent les villas de Vedado et Miramar.
Pendant la prohibition aux États-Unis, La Havane devient un paradis pour les amateurs de rhum, et, dans les années 1950, c'est le règne de la mafia sous la présidence de Batista. 
A partir de 1958, les bombardements sont quotidiens, et après la Révolution, on investit d'abord dans les villes rurales afin d'éviter un développement incontrôlé de La Havane.
La Vieille Ville, classé au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO, conserve un mélange de monuments baroques et néoclassiques. Ses voitures américaines rappellent également les années 1950.(6) (7) (8) (9) (10) (11) (12) (13)

Nombres des plus beaux édifices de la vieille ville ont été transformés en musées.
Mais, depuis la crise économique des années 1990, la ville tend à s'effondrer, même si, au cours des dernières années, le gouvernement a entrepris de rendre au centre historique son caractère de ville coloniale. (14)(15) (16) (17)(44)

VINALES (27 000 habitants)                             
Classé Paysage Culturel de l’Humanité par l’UNESCO pour sa vallée qui mélange massifs carsiques et formations géologiques de mogotes, pitons de calcaire propres à la région. Les nombreuses grottes disséminées sur les pentes des buttes de la vallée ont été longtemps habitées avant l'arrivée des conquistadors. (20)(21)(22)(23)

La vallée réunit plantations de tabac, cases de paysans en bois ainsi que flore et faune exclusives à l'île, qui inspirent art plastique, musique et littérature.
Le village, créé dans l'urgence en 1875 sur la route de Pinar del Rio à Puerto Esperanza, débouché sur la mer, répond au développement de la culture du tabac.  (24)(25)(26)

Cueva del Indio (grotte de l’indien) : la légende raconte que si une goutte d’eau fraîche vous y tombe sur le nez, le bonheur vous accompagne pour toujours. (19)

Parc National de Guanahacabibes : c’est la plus grande réserve forestière du pays, séparée de la terre ferme par un isthme de sable blanc. Cette péninsule a été le dernier refuge des aborigènes de l’Ouest de l’île, fuyant l’attaque des Espagnols.

Cayo Levisa et Jutías : spaces paradisiaques de 3 km et 7 km de plage, leurs eaux chaudes aux fonds coralliens de toute beauté rappellent les origines du monde.

ÎLE DE LA JEUNESSE (SEQUENCE)

La sixième plus grande île des Caraïbes est située à quelque 100 km au Sud-Ouest de l'île de Cuba, dont elle est séparée par le Golfe de Batabanó.(46)(47)(48)(49)

Etoile de mer

Elle est en majorité recouverte de pins, grosse industrie de bois de charpente. Au Nord, on extrait du marbre des basses crêtes, alors que le Sud abrite une haute plaine.
Le climat doux de l'île n’empêche pas les ouragans fréquents.
On y trouve également des lieux de villégiature et des plages, comme celle de Bibijagua ou d'El Colony.    (28)(29)

Histoire
Tout d’abord nommée La Evangelista, elle devient ensuite l’Ile des perroquets, puis l’Ile aux trésors (Stevenson), et enfin l’Ile des Pins jusqu'en 1978.
Après sa découverte par Christophe Colomb en 1494, la couronne espagnole l'accorde aux éleveurs de bétail, mais elle est en fait laissée aux mains des pirates qui y cachent les butins pris aux Espagnols.
Après la victoire des États-Unis dans la guerre hispano-américaine, l'île redevient pourtant cubaine lors du Traité américano-cubain de 1903, qui échange le territoire contre la baie de Guantanamo.
Après la fondation de Nueva Gerona en 1830, l'île sert de lieu de détention pour les nationalistes cubains comme José Marti, et cette utilisation en tant qu'île-prison se poursuit au XXe siècle, puisque la prison Presidio Modelo est construite en 1926. (30)(31)

De 1953 à 1955, Fidel Castro y est emprisonné par le régime de Batista, après l'échec de l'attaque contre la caserne Moncada, et plus tard, il l’utilise à son tour pour y enfermer des contre-révolutionnaires. Aujourd'hui fermée, elle est transformée en musée. (32)

CIENFUEGOS (185 000 habitants)
Ville industrielle fondée en 1819, elle est sise au c?ur de la zone de production de canne à sucre, mangue, tabac et café du pays.
La ville historique est le premier exemple architectural aux nouvelles conceptions de modernité, d'hygiène et d'ordre qui se développent en Amérique latine au XIXe siècle.

MASSIF DE L'ESCAMBRAY
Ancien refuge des guérilleros du Che, qui s’y illustre vaillamment de 1958 à 1965, puis foyer contre-révolutionnaire, il est long de 100 km et culmine à 1140 m au pic San Juan.
Sa végétation luxuriante et ses torrents assurent de la fraîcheur. (35)(36)(37)

TRINIDAD (73 000 habitants)                              
Fondée en 1514 par Diego Velasquez, elle doit son essor à l'industrie sucrière et la canne à sucre, or blanc des conquistadores espagnols, récolté par les esclaves, avant d'être éclipsée par la production de la betterave sucrière d'Europe au XIXe siècle, la faillite des grandes familles l'isolant du reste de l'île pendant près de 200 ans.


38D’autres ont alors fait fortune dans la culture du tabac et la manufacture de cigarettes.
Protégée par l'UNESCO depuis 1988, la vieille ville de Trinidad est peut-être le joyau architectural du pays, un attrait complété par les zones naturelles telles que les plages aux somptueux fonds marins, vers la Playa Ancón, ou le massif de l'Escambray qui la protège, même si elle a été maltraitée par les pirates aux XVIe et XVIIe siècles.
Ses riches maisons de maîtres aux teintes pastel et fenêtres grillagées, ainsi que ses palais endormis témoignent de cette grandeur révolue.    (39)(40)(41)

La route bitumée y conduisant n'existe que depuis 1952.
Les rues y sont pavées d’un mélange de granit, gypse et autres cailloux, et mènent à la Plaza Mayor, centre névralgique de la ville.
Certains palais témoignent de la grandeur passée de l'aristocratie sucrière, aux noms qui perdurent, comme ceux de Becquer, Borrel, ou Iznaga, dont la propriété qui se visite à l’entrée de la ville, abrite une tour symbolique dominant toute la région... (42)

A côté de l'église, la place qui domine l’escalier abrite chaque soir le spectacle de moults groupes musicaux qui animent l’endroit jusqu'au bout de la nuit, tout orès de la classique Casa de la Trova, rencontrée dans chaque ville cubaine importante.
Dans le bar La Canchanchara, l’on boit la boisson du même nom, mélange d’eau-de-vie de canne, de jus de lime et de miel. (43)

CAMAGÜEY (347 000 habitants)
L'un des 7 premiers villages fondés à Cuba en 1528, cette cité au centre-ville colonial animé, a joué un rôle de premier plan dans l’élevage et l’industrie sucrière.
Elle est pourtant fameuse pour ses tinajones, grandes jattes en terre cuite allant jusqu’à 2 m de hauteur et 3 ou 4 m de circonférence. (50)(51)(52)

SIERRA MAESTRA
Chaîne montagneuse traversant le sud du pays et culminant à 1974 mètres au Pico Turquino, le point le plus haut du pays, elle abrite, grâce à son parc naturel à la végétation très dense, La Comandancia, base de Fidel Castro pendant la révolution. (53)(54)(55)

S'y trouvent un hôpital de campagne, le poste de commandement, le site de Radio Rebelde (radio clandestine pendant la révolution) et l’ancienne résidence de Castro.   

BAYAMO (145 000 habitants)
Seconde des 7 villes fondées à Cuba par Diego Velazquez, entourée de belles plantations, c'est un centre agricole et commercial important dès le XVIe siècle, grâce à son éloignement de la côte qui lui assure la sécurité contre les pirates des mers antillaises. (56)(57)(58)

Bastion des insurgés pendant la Guerre des Dix Ans (1868-1878), elle est presque entièrement détruite lors de l'une des plus violentes batailles du conflit.

SANTIAGO (550 000 habitants)                             
Inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité en 1997, la capitale de la culture afro-cubaine du pays vit au rythme de la musique et de la danse  (59)(63)

Fondée en 1514 par Diego Velazquez, elle est le théâtre d'une bataille décisive dans la guerre hispano-américaine en 1898, qui mène Cuba vers l'indépendance, ce qui l'a faite qualifier par Fidel Castro de «berceau de la Révolution». Joueurs de dominos
Oubliée par la couronne espagnole au XVIIe siècle, c'est le commerce de contrebande avec des îles voisines, Jamaïque et Saint-Domingue, qui lui assure sa survivance. Mais cela l'expose également aux attaques des pirates des Caraïbes.                    
Réalisant alors l’importance géographique et économique de la ville, le gouvernement espagnol fait dresser une forteresse entre 1637, le Castillo del Morro, qui servira de prison lors de la dernière guerre d’indépendance contre l’Espagne.  (60)(61)(62)

EL COBRE (4700 habitants)
C'est là que se trouve la Basilique Notre Dame del Cobre, sainte patronne de Cuba, l’un des lieux de pèlerinages les plus populaires de l’île.
L'unique basilique de l'île a reçu la visite de Jean-Paul II en 1998, un guérillero miniature y a été déposé par la mère de Fidel Castro pour le protéger dans la bataille contre Batista, et Hemingway y a son prix Nobel de littérature pour Le Vieil homme et la mer en 1954.
La légende raconte qu'au XVIIe siècle, trois pêcheurs trouvent la statue de Vierge de la Charité, portant l’Enfant Jésus sur le bras gauche et une croix en or dans sa main droite, dérivant en mer sur une planche de bois.
Lorsqu'ils l'en sortent, elle est complètement sèche et la mer se calme au même moment. Depuis la Vierge est adorée dans toute l'île.
 
GUANTANAMO (250 000 habitants)
A l'extrême Est du pays, c'est le centre d’une région riche en café et en sucre, fondé au début du XIXe siècle par des Français fuyant la rébellion des esclaves en Haïti.
Les États-Unis y maintiennent aujourd'hui encore une importante base navale très controversée. (65)(66)


BARACOA (82 000 habitants)
Première ville fondée par les conquistadors espagnols à Cuba en 1511, et première capitale, elle a le charme typique des petits ports perdus des Antilles, avec ses maisons de bois et ses demeures à colonnades. (67)(68)(69)

Bâtie au bord de la Baie de Miel, elle est surplombée par une chaîne de montagnes fermant l'accès à la ville par voie de terre et la coupant du monde des siècles durant jusqu'à la construction d'une route dans les années 1960, en faisant la plaque tournante de la contrebande avec les colonies françaises et anglaises.
Ralliée alors au XIXe siècle par des planteurs français fuyant la Révolution haïtienne, elle voit arriver la culture du café et du cacao. (70)(71)(72)

 

L'ESCLAVAGE CUBAIN (1511-1886)                           

Apparition
Le cycle de l’or perdure jusqu'en 1540, et l’effondrement démographique de la population indigène est tel que les grands propriétaires fonciers demandent au roi d’Espagne l’autorisation de déplacer vers Cuba des esclaves déjà déportés à Hispaniola (Haïti).


89Très tôt donc, Indiens et Africains travaillent ensemble dans les mines, et en 1525 éclate la première révolte.
Le trafic négrier vers Cuba se stabilise alors, suivant la stagnation de l’économie cubaine.
Les esclaves ne sont plus envoyés dans les mines, mais vers les grands domaines de culture de sucre, tabac, indigo, café.
Les femmes, elles, sont domestiques ou prostituées par la bourgeoisie urbaine.

Esclavage et sucre
Cette spécialisation dans le sucre entre 1750 et 1850 provoque l'expansion de l’esclavage, faisant de Cuba le plus grand producteur au monde, et a de fortes conséquences sur la population puisqu'elle divise le prolétariat selon des critères raciaux qui compliquent le processus de constitution de la nation cubaine.
Le commerce du sucre a migré de l’Inde, principal producteur jusqu’au XVe siècle, vers la Méditerranée, sous l’impulsion des marchands perses, arabes, puis vénitiens surtout.
Ainsi l’esclavage réapparait en Europe, au début du XVe siècle dans les îles méditerranéennes (Chypre, Malte, Sicile).
Ce seront les grandes expéditions maritimes ibériques, dans le mouvement de la Reconquista, qui déplacent les plantations sucrières de la Méditerranée vers  les îles
atlantiques, le Brésil et les Caraïbes, dans les possessions hollandaises, anglaises et françaises. Haïti est en 1789 le plus gros producteur mondial de sucre, relayé ensuite par Cuba, dont le sucre va structurer toute l’histoire moderne.

Essor
Il tient à trois facteurs extérieurs à l'île :
- la prise de La Havane par les Anglais, en 1762, pendant 10 mois, dont l'impact est énorme. La population d'esclaves augmente de 50 %, provoquant une injection soudaine de capital.
- la relation avec le marché des États-Unis dès 1776. Cuba bascule alors dans une dépendance économique.
- l’indépendance d’Haïti élimine le principal concurrent sucrier sur le marché mondial, provoquant à Cuba une expansion fulgurante de la production sucrière.

Déclin du système
L’esclavage est aboli à Cuba en 1886, mais la Cuba coloniale espagnole est déjà économiquement dépendante des États-Unis. Et, en 1880, l'apprentissage mis en place annonce le passage de l’esclavage au salariat.
Les grands planteurs essaient de parer à la crise en important des travailleurs de l’extérieur mais la crise du secteur sucrier est irréversible, et des latifundia modernes se constituent, qui passent sous contrôle nord-américains à partir des années 1880. Cuba est alors limité à planter puis extraire le sucre de la canne, expédiée ensuite aux États-Unis, où se développe l'industrie.


 

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