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1 septembre 2008

Si elle ne bénéficie pas de la meilleure

TITRE_SYRIE

 

Si elle ne bénéficie pas de la meilleure publicité médiatique, dû à sa politique parfois gênante et répressive, la Syrie s’avère pourtant être le pays du Proche et Moyen-Orient certainement le plus ouvert sur l’Occident. Ce berceau de l’humanité, civilisation plusieurs fois millénaire, abrite une population chaleureuse, curieuse, instruite, tolérante qui n’a rien à envier à ses voisins plus visités.

PHOTOS_TETE

 

 

 

 

 

DONNÉES

Superficie : 185 000 km2.
Population : 19 millions d'habitants 
Capitale : Damas (3 millions d'habitants).
Principales autres villes : Alep (2,3 millions), Homs (1 million).
Chef de l'Etat : Bachar el-Assad (depuis 2000)
Religion: islam à 90% (en majorité sunnite) ; 10 % de chrétiens.
Langues : l’arabe, langue officielle. Langues minoritaires : l'arménien, le kurde, l'araméen.
Salaire moyen : 10 000 S£ par mois (environ 140 €), le triple dans le secteur privé.
Sites protégés par l'Unesco : vieille ville de Damas, Alep et Bosra, site de Palmyre.
Espérance de vie : 70 ans    
Mortalité infantile : inférieure à 23 pour 1000 naissances

GÉOGRAPHIE

CARTE SYRIE

 

 

Pas de hauts sommets en Syrie, mais beaucoup de désert, doté d’une bonne infrastructure routière, une vallée de l'Euphrate fertile et quelques gisements de pétrole et de phosphates.
Trois zones se succèdent : la côte, méditerranéenne, avec vignes et oliviers ; la mince plaine littorale, maraîchère et densément peuplée ; le djebel alaouite, abrupt, avec tabac et céréales.
Et, encore plus à l'Est, des steppes arables (1/3 tiers du pays, soit toute sa puissance agricole.

La région du Sud-est, au-delà du djebel Bishri, est le désert et son antichambre, soit 58 % du territoire national.

Climat
Le climat méditerranéen du littoral contraste avec celui rigoureux des montagnes, couvertes de neige en hiver.
L'été, l'intérieur est quasi désertique entre juin et août (environ 40° C). Sur le littoral, la température moyenne est plus supportable : 30° C.
L'hiver, doux à Damas et à l'intérieur, est pluvieux sur la côte. Plus à l'Est (vallée de l'Euphrate), la température nocturne baisse.

L’essentiel du territoire est constitué par un vaste plateau calcaire surmonté de quelques anciens reliefs volcaniques, et traversé au Nord-est par le fleuve Euphrate. La Syrie est majoritairement aride, avec un niveau de pluviométrie moyen en dessous du seuil de pénurie, et une exploitation des nappes phréatiques qui dépasse leur capacité de renouvellement. L’eau arrive des pays voisins, avec 50% des réserves en provenance de Turquie, et 20% du Liban.

HISTOIRE

La Syrie a été occupée successivement par les Cananéens, Phéniciens, Hébreux, Araméens, Assyriens, Babyloniens, Perses, Grecs, Arméniens, Romains, Nabatéens, Byzantins, Arabes, puis en partie par les croisés, les Turcs Ottomans et enfin par les Français.

Antiquité
La Syrie est l’une des plus anciennes civilisations du monde, avec une extension variée selon l’époque. Ainsi a-t-elle regroupé la Phénicie, le Royaume d'Israël, la Palestine, l’Assyrie et une partie de la Mésopotamie occidentale. Dans la ville d’Ebla, au Nord-est, on découvre même en 1975 les vestiges d’un empire sémite, datant de 2500 à 2400 ans av. J.-C., faisant de la langue d’Ebla la plus ancienne langue sémitique du monde.

Ere chrétienne
La Syrie est significative dans l’histoire du christianisme, avec Paul de Tarse qui, converti au christianisme sur la route de Damas, établit une église à Antioche (aujourd’hui en Turquie).

Ere musulmane
A l’arrivée des Arabes, la cité devient capitale des Omeyyades, atteignant une puissance inégalée dans l’histoire syrienne. A leur chute, l’empire, abbasside est créé à Bagdad. 
En 1260, Damas devient la capitale provinciale de l’empire des Mamelouks. En 1400, la ville est presque entièrement incendiée, et, reconstruite, elle sert de capitale jusqu’en 1516, lorsque le pays tombe sous occupation ottomane.

Mandat français
Les forces arabes entrées à Damas en 1918, libèrent le pays du joug ottoman. Un royaume arabe syrien indépendant est créé, avec Fayçal, issu de la famille hachémite, pour roi, mais les Français imposent leur mandat en 1920, ce qui entraîne l’exil de Fayçal pour l’Irak.
Cette période est marquée par la modernisation de l’infrastructure, la montée du nationalisme, et la révolte contre l’armée française, qui conduit, en 1946, à l’indépendance de la Syrie.

Epoque moderne
Après la guerre israélo-arabe de 1948 et un premier coup d’Etat, les Américains souhaitent amener la Syrie à signer un traité de paix avec Israël et intégrer 500 000 réfugiés palestiniens. Le Parti socialiste arabe et le parti Baath s’en prennent à cette proposition, qui n’est pour eux que la vente du droit au retour des Palestiniens.
Après un changement de pouvoir en 1954, l'instabilité politique du pays et l’appel à l’union du président égyptien Nasser à la suite de la crise du canal de Suez en 1956 mènent à la création de la République arabe unie avec l’Egypte en 1958. Une union rompue pourtant rapidement en raison du comportement du gouvernement égyptien vis-à-vis des Syriens.
Suivent plusieurs coups d’Etat jusqu’à la prise de pouvoir d’un groupe de militaires et de civils, tous socialistes du parti Baath.
Les fondateurs du parti Baath (Michel Aflaq, Salah al-Din al-Bitar et Akram Hourani) sont alors chassés en 1966, la constitution abrogée et une politique nouvelle adoptée, plus régionaliste et non plus panarabe comme le voulait le Baath.
Mais la guerre des Six Jours perdue affaiblit le gouvernement, et en 1970 a lieu un dernier coup d’Etat par le ministre de la Défense Hafez el-Assad, qui dirige le pays de 1970 à 2000.

Damas caféFamille el-Assad                            
Le pouvoir syrien est fondé sur l’idéologie socialiste baathiste et les liens entre membres de la communauté musulmane alaouite.
Officiellement, la Syrie est une république parlementaire. Les Syriens vont régulièrement aux urnes, mais n’ont pas le droit de voter contre le gouvernement.
Hafez el-Assad, a été confirmé dans ses fonctions de chef d’État par cinq référendums, n’ayant aucun opposant, tout comme son successeur et fils, Bachar el-Assad. Après le roi Hassan II du Maroc, il est le chef d’Etat arabe étant resté au pouvoir le plus longtemps, grâce au soutien des minorités religieuses, à la fidélité de la bureaucratie, et surtout à l’armée syrienne et à son appareil de sécurité.

La Syrie ne fait pas exception à la vague de protestations du monde arabe en 2011, mais celles-ci sont sévèrement réprimées, le président ordonnant à l'armée de tirer sur les manifestants, même si une partie des forces armées se range au côté de ces derniers.



ÉCONOMIE                          

Depuis 1973, la guerre latente avec Israël et l'accueil de 300 000 réfugiés palestiniens ont pesé sur le budget du pays mais les redevances perçues pour le passage des oléoducs irakiens ont permis le financement des voies ferrées, de l’irrigation et la construction du barrage de Tabqa sur l'Euphrate. De plus, la prise de position syrienne contre l’Irak durant la guerre du Golfe a fait affluer des capitaux étrangers.    (Petits métiers : (22) (31) (33) (34) (35) (36) (83)

Agriculture
On cultive orge, blé, tabac, légumes (…) dans la plaine littorale, le Ghab, et dans les vallées de l’Euphrate et du Khabour, mais des régions ne sont pas cultivées par manque d’eau.
Les travaux d’irrigation sur l’Oronte et l’Euphrate améliorent la production agricole, mais les projets de barrages sont difficiles dans une région à la situation géopolitique complexe.
Le coton, cultivé intensivement depuis les années 1950 autour d’Alep, est quasiment la seule culture destinée à l’exportation.
L’élevage (ovins, caprins, bovins et volailles) est important mais ni pêche ni sylviculture ne sont développées.

Mines et industries
L’extraction pétrolière est en augmentation, avec des réserves concentrées vers Deir ez-Zor.
L’exploitation du gaz naturel, avec une production destinée au marché intérieur, se développe dans les régions de Homs et Tadmor.
Plus 50 % de l’électricité est générée par des installations hydroélectriques (barrages de Techrine et Al Baas, sur l’Euphrate).
L’industrie est spécialisée dans l’agroalimentaire et le textile (soie et coton). L’artisanat syrien, lui, réputé pour les brocarts, les tapis, la marqueterie ou le travail des métaux.

BusSecteur tertiaire                        
Avec 2 700 km de voies ferrées, un réseau routier de 92 000 km l’aéroport international de Damas, le tourisme syrien, longtemps peu développé, connaît un véritable essor depuis la guerre du Golfe, atteignant 3 600 000 visiteurs en 2005. La Syrie, riche en vestiges archéologiques dispose cependant d’infrastructures encore modestes.  (30)

Commerce
La Syrie exporte du pétrole brut, du coton ainsi que d’autres produits textiles, des conserves, boissons, tabac, phosphates, fruits et légumes, et importe surtout des produits manufacturés.

CULTURE

Les réalisations artistiques et culturelles de la Syrie antique sont nombreuses, beaucoup d’artistes syriens ayant contribué à la culture hellénistique romaine, de même qu’à la littérature et à la musique arabes. Ils ont une grande tradition de la poésie orale et écrite.

Cinéma
La petite industrie cinématographique est aux mains de l’Organisation nationale du cinéma d’Etat, qui emploie des réalisateurs en tant que fonctionnaires. Un seul film sort par an, souvent censuré mais néanmoins souvent salué par les festivals internationaux.

Musique
Comme dans les autres pays arabes, une différence nette est à noter avec la musique religieuse, celle-ci étant composée de chants, rarement accompagnée d'instruments.
Les grands interprètes de chants sacrés excellent également dans le chant profane, souvent formés à l'école des chants liturgiques de l'islam à Alep, à la sa tradition musicale ancienne.

MEDIAS
Radio et télévision
Sous contrôle de l'État, les radios privées ne peuvent diffuser que musique et publicités.
Il existe 3 chaînes de télévision nationales, mais les Syriens regardent plutôt les chaînes satellitaires étrangères, notamment Al-Jazira, ou les infos en français.

Journaux
Les 3 principaux quotidiens sont gouvernementaux, de même que le seul journal en langue anglaise, Syria Times, et les Syriens lisent la presse libanaise, moins langue de bois, et distribuée le jour même. La presse étrangère est distribuée avec quelques jours de retard, dépouillée d’articles «subversifs».

Liberté des médias
Un décret sur la presse empêche la remise en cause des intérêts des Syriens, du parti Baath, de l'unité nationale, des forces armées et de la politique suivie par le chef de l’Etat. Le parti Baath, au pouvoir depuis 1963, conserve la mainmise sur radio et télévision. La presse étrangère est également surveillée et de nombreux sites Internet sont censurés en Syrie.


RELIGION

         
Alep, vueMusulmans
Ils représentent 90 % de la population, sunnites à 85%, alaouites à 10% (à l'influence large puisqu'ils forment le noyau suréquipé de l’armé
e), et chiites à 5%(druzes, ismaéliens et yazidis - 150 000 adorateurs du diable sur la frontière irakienne, presque tous kurdes).

Chrétiens
Il reste environ 10 % de chrétiens de rite oriental, divisés en syriaques d’Antioche (pour moitié de la population chrétienne), syriens maronites, catholiques (15%), chrétiens assyriens, arméniens vivant principalement à Alep, et des groupes melchite orthodoxe.

Juifs   
Longtemps en allégeance au régime en place, ils ont émigré en masse dès qu'ils en ont reçu l'autorisation, en 1992. De 50 000 au début du XXe siècle, ils sont passés à quelques milliers aujourd'hui, principalement à Damas.

FÊTES
Fête de la Révolution, 8 mars
Fête nationale, le 17 avril
Anniversaire du prophète

Ramadan
Guerre de Libération d'octobre ou jour de la victoire, octobre 
Lailat al-Qadr (fête de la révélation du Coran), octobre
Aïd-el-Fitr (fin du ramadan)
Tabaski (Aïd-el-Kebir)

POLITIQUE

Les 3 branches du gouvernement sont guidées par les objectifs du parti Baath. 8 partis politiques ont été légalisés dans le pays, faisant tous partie du Front national progressiste, dominé par le parti Baath.
Les députés sont élus pour 4 ans, mais le Conseil n’a pas d’autorité indépendante, pouvant critiquer et modifier des projets de loi mais pas faire de proposition. Les décisions finales sont prises par la branche exécutive.

Gouvernement
La constitution syrienne investit le parti Baath des fonctions nécessaires pour conduire l’Etat, avec de larges compétences au président, élu après référendum pour sept ans. Ce dernier est aussi le secrétaire général du parti Baath et chef du Front national progressiste, qui regroupe toute les organisations politiques légales. Il nomme les ministres, fonctionnaires et personnel militaire, peut déclarer la guerre et l’état d'urgence, amnistier et modifier la constitution.

Subdivisions
La Syrie est divisée en 14 gouvernorats et le gouverneur proposé par le ministre de l’intérieur.

POPULATION
La plupart des Syriens vivent vers l’Euphrate et la zone côtière, terre fertile entre montagnes côtières et désert. Ethniquement sémites, ils sont aujourd’hui surtout considérés comme des Arabes (presque 90% de la population), en vertu de leur langue, leur culture, leur histoire.
Certains d’origine non sémitique sont issus de peuples ayant occupé la région (Croisés…).
Les Kurdes, plus grosse minorité du pays (10% de la population), vivent surtout au Nord-est.
Plus de 12 000 colons israéliens (sur 28 000 habitants) peuplent le Golan depuis son occupation par l’armée israélienne lors de la guerre des Six Jours en 1967.

ÉDUCATION
Libre et obligatoire de l’âge de six à onze ans, l’école se compose de 6 ans d’études primaires, suivies d’une formation générale ou professionnelle de 3 ans et d’un programme universitaire ou professionnel lui aussi de 3 ans.
L’alphabétisation chez les Syriens est de 89% chez les garçons et 64% chez les filles.

CUISINE
Hors d’œuvre  (46)
Foul : fèves à l'huile et à l'ail, en purée ou cuites à l'eau.
Falafels : boulettes de purée de pois chiches frits.
Hoummos : purée de pois chiches à l'ail.
Baba ghanouge : caviar d'aubergines au goût légèrement fumé.
Fattouch : salades variées avec tomates, croûtons grillés, herbes, fromage râpé.
Toum : mousse d’ail parfumée, en accompagnement.
Taboulé : tomates, oignons et semoule, avec persil, menthe…

Les plats (accompagnés de pommes de terre, riz, ou ocras (piments verts non relevés).
Brochettes : appelées kebabs si elles sont de viande hachée, il en existe une grande variété.
Kofte : boulettes frites de viande, mie de pain et oignons.
Mloukhia : genre de blettes d'origine égyptienne.

Les desserts
Baklava farci aux noix, mahlayey (crème au lait avec amandes et pistaches), gâteaux à base de pâte d'amande, pistache, eau de fleur d'oranger, miel...

Boissons
Bières : Barada, brassée à Damas, et Alchark, d'Alep.
Vin : parfois bon, il ne jouit cependant pas de la réputation des vins libanais.
Jus de fruits : tous les mélanges que l’on peut souhaiter.
Laban : yaourt liquide accompagnant les plats.

TOURISME

Damas Mosquée des OmeyyadesDAMAS                                
La capitale syrienne est la plus anciennement peuplée sans interruption (avec Vârânasî et Jéricho), avec les mentions les plus anciennes de la ville  sur les tablettes d'Ebla, qui confirment l'existence de Damaski déjà au IIIe millénaire av. J.-C. en tant que métropole au pouvoir économique étendu. Les documents pharaoniques la citent sous le nom de Dimachqa. Toutefois son essor a lieu au milieu du second millénaire av. J.-C. quand elle devient le centre d'une principauté araméenne du nom de Dar Masiq soit Ad-dar Al Masqiya (la citée arrosée).
Les Araméens, véritables habitants de Damas, sont des Arabes du Nord parlant le syriaque. Aujourd'hui encore plusieurs villages des régions environnantes portent des noms araméens.
Les époques se succèdent, avec dominations grecque, romaine et byzantine, aux vestiges et témoignages nombreux, puis sous les Romains, elle est la première des dix villes les plus importantes (Décapolis). De cette époque, la ville a conservé son tracé conçu en longueur comme le veut l'urbanisme romain.
L'époque byzantine voit la création d'un grand nombre d'églises et de monastères importants dont la plupart existent encore.  (15) (16) (18)
Toutefois la période glorieuse vient en 661 après J.-C. lorsque Damas est capitale du premier Etat arabe, celui des Omeyyades, qui organisent souks, distribution des eaux, palais, hôpitaux.
Après les Omeyyades, Damas passe par différentes étapes d'expansion et de régression, en fonction de son gouvernement (Abbassides, Fatimides, Seljukides, Atabegs, Ayyoubides, Mameluks, Ottomans, Français).
En 1970, Hafez Al-Assad prend la direction du pays. A Damas, comme dans le reste du pays, est engagée alors une opération de rénovation touchant à l'urbanisme, l'économie, la culture.

La Mosquée des Omeyyades
Fondée en 705 apr. J.-C. lors de l’âge d'or de Damas au coeur de la médina, elle se dresse sur un espace déjà consacré au culte voici 3000 ans, avec un temple araméen, puis, à l’époque romaine, un temple païen, et enfin, lors de l’arrivée du christianisme au IVe siècle, une église.
Après l’avènement de l’islam en 635, musulmans et chrétiens tombent d'accord pour se partager les lieux pour leurs prières. (1) (10) (13)
Lorsque le calife omeyyade Al Walid décide la construction d’une mosquée aux dimensions encore inégalées, il échange aux chrétiens de Damas plusieurs églises et une église nouvelle (l'Eglise Saint-Jean) contre la partie qui leur était réservée. On emploie les meilleurs artistes de l’époque et le résultat va servir de modèle aux bâtisseurs de tout le monde arabo-musulman, avec trois minarets aux styles différents, une salle de prière et une cour très vastes, des murs revêtus de mosaïques superbes, et une coupole bleue. La salle de prière abrite la tombe du prophète Yahia (Saint Jean Baptiste), vénéré chez chrétiens et musulmans.  (11)

Le Palais Azem
Construit au XVIIIe siècle dans la vieille ville, il est considéré comme le prototype de la demeure damascène, à la simplicité extérieure mais un intérieur spacieux, avec arbres fruitiers, jets d'eaux, arcs, marbres, hammams, fleurs et senteurs. Il abrite aujourd’hui le musée des arts et des traditions populaires.  (14)

Alep, vueALEP                                        
Métropole du Nord, où Abraham aurait dressé son camp sur la plus haute colline (à l’emplacement actuel de la forteresse) et trait sa vache rousse.   

Antiquité
Florissante dès le IIIe millénaire av. J.-C., elle demeure peuplée constamment, jouant un rôle dans l'histoire de la région, grâce à sa position au croisement d'importantes routes commerciales. Elle est la clé des échanges entre Orient et Occident., et change de mains à plusieurs reprises, Amourites, Hittites, Egyptiens, Assyriens, Perses, Grecs et Romains.

 

Ere chrétienne et conquête arabe
Siège d'un archevêché sous les Chrétiens, elle pâtit du conflit entre Byzance et les Perses qui la saccagent. Lors de la conquête arabe en 636, elle devient l'une des grandes métropoles de l'islam.

 

Développement
La ville s’épanouit particulièrement lors de la fondation du royaume hamdanite, avec la célèbre construction de la citadelle au sommet de la colline.  (23) (24) (25)
Certes saccagée par les Mongols en 1260 et Taimour-Lang en 1400, elle est restaurée rapidement, et retrouve sa vitalité avec construction de mosquées, madrasas, hammams, églises, caravansérails, mausolées et hospices.
Sous les Mameluks, elle devient un centre de commerce international en Méditerranée ainsi qu'un important marché de la soie.
Il reste un caravansérail du nom de khan de Venise qui figure parmi les dizaines d'anciens caravansérails disséminés dans les souks et encore en activité.
A l'époque ottomane, Alep devient le centre du commerce du Levant et développe avec la France, l'Angleterre et la Hollande des relations commerciales importantes, adoptant architecture européenne et décors baroques qu'on peut observer encore sur les fenêtres, les portes et les plafonds de plusieurs de ses bâtiments.  (3) (26) (29)

LA RÉGION KURDE
Les quelque 25 millions de Kurdes sont restés concentrés dans leur Kurdistan ancestral, sur quatre pays (Turquie, Irak, Iran et la Syrie), même s’ils peuplent jusqu’à l'Arménie, la Géorgie, l'Azerbaïdjan, le Turkménistan, la Kirghizie et le Kazakhstan. (44) (45)
Moins importante en Syrie, la communauté compte 2,5 millions de membres, répartis dans la partie septentrionale du pays, en poches séparées par des zones à dominante arabe, vers Afrin ou Kurdagh, au Nord-ouest d’Alep, Kubane ou Ain al-Arab, plus à l’Est, et vers la frontière turco-irakienne. Mais elle ne bénéficie d'aucun droit linguistique ou culturel.  (41) (43)
Ces régions contrôlées par l'armée ont connu des soulèvements importants, en 2004 et 2005, qui ont donné lieu à de lourds affrontements, durement réprimés.
Pourtant, le mode de vie paisible des Kurdes et leur assimilation graduelle ont atténué la méfiance du pouvoir syrien qui, dans le contexte du conflit l’opposant aux Frères musulmans dès les années 1970, lève le pied dans sa répression contre la communauté kurde, dont la neutralité peut s’avérer utile.

RAQQA
Construite au IVe siècle av. J.-C. par Alexandre le Grand sur la rive gauche de l'Euphrate, elle joue un rôle stratégique et commercial important dans le monde antique, mais les luttes dont elle est l'objet ne laissent subsister aucun vestige. En 772, le calife al-Mansour construit une ville nouvelle sur le modèle circulaire de Bagdad, qui éclipse Raqqa.
Au sommet de sa gloire et de sa prospérité, elle est envahie et saccagée par les Mogols au XIIe siècle et il ne reste que les ruines des palais, lieux de prédilection des Abbassides, spécialement du calife Haroun al-Rachid, au IXe siècle.
Les remparts de Raqqa, en briques roses (typiques de l'architecture abbasside), longs de quelque 5 km, la porte de Bagdad et celle de la grande Mosquée, ont été restaurés. (39)
A l'époque arabo-musulmane, Raqqa est un centre important du verre et de la céramique.
Aujourd'hui, la ville renaît avec la construction du barrage de l'Euphrate à Al Thawra, qui lui fait jouer un rôle dans l'agriculture et l'économie modernes.  (4)

AL–THAWRA, BARRAGE DE L'EUPHRATE
Sortie des sables, c’est la ville du barrage de l'Euphrate, réalisation économique la plus importante de la Révolution en Syrie. Le président Hafez al-Assad l'inaugure en 1973.
Le barrage mesure 4500 m de long, 60 m de haut, et sa largeur atteint 512 m à la base. Le lac al Assad, créé par cet ouvrage, s'étend sur 80 km de long pour une superficie de 630 km_. Sa masse d'eau de 12 milliards de m3 produit plus de 800.000 kW/h. d'électricité par an.
Il doit irriguer 640 000 ha et empêcher les inondations des cultures et villages.

Sauvetage
La coopération entre la Syrie et l'UNESCO a permis de sauver les vestiges à l’entour, exposés aujourd’hui au musée d'Alep.
Le Château de Jaabar et les deux minarets de Masqana et de Abi Huraira ont également été sauvés des eaux. Cette Qalaat, qui comprend des décorations et des tours exceptionnelles fait partie des monuments seldjoukides rénovés au XIIe siècle. Les deux minarets, eux, ont été remontés, pierre par pierre, sur un point élevé du rivage du lac.

Deir az Zor, le pontDEIR-EZ-ZOR          
Cité ancienne, elle voit des caravanes de commerce passer pour traverser l'Euphrate qui a connu de grandes civilisations humaines. La construction du barrage de l’Euphrate dans les années 1970 et la découverte du pétrole dans la région lui font jouer aujourd'hui un rôle économique important.  (48) (51)

La région de Deir-ez-Zor
Plus au Sud, Doura-Europos, est, à sa fondation au IVe siècle av. J.-C., une position défensive avancée, une escale caravanière et un port fluvial. C'est par là que la route de la soie arrive en Syrie avant de se diriger vers les rivages de la Méditerranée.
Encore plus loin, l'ancien royaume de Mari a été florissant au IIe millénaire av. J.-C., gouverné par les rois de la Xe Dynastie après le Déluge.
Les découvertes archéologiques faites là en 1933 ont eu des effets considérables sur la connaissance de l’histoire de la région, avec reste de palais et temples, et quelque 20 000  tablettes portant des inscriptions cunéiformes relatives à la vie politique culturelle et diplomatique. Les collections archéologiques du site se trouvent aux musées de Damas, Alep, Deir-ez-Zor, et au Louvre à Paris.

Palmyre, citadellePALMYRE                               
Proche d'une source chaude citée dans les tablettes de Mari (Afqa), l’oasis, habitée par Araméens et Arabes nabatéens, est une étape idéale pour les caravanes se déplaçant entre Irak et Syrie, ou empruntant la route de la soie de la Chine à la Méditerranée.  (59) (60) (61)

Position stratégique
Située entre Empires romain et perse, géants en conflit, la cité jongle entre les deux, mais ses intérêts sont davantage liés à ceux de Rome car les Perses aspirent à la possession des embouchures du Tigre et de l'Euphrate, menaçant d'étouffement le négoce des Palmyréniens.
Lorsque les Romains conquièrent la Syrie, la ville prend le nom de Palmyra (ville des palmiers) et connaît un essor rapide, prélevant des taxes sur les caravanes. Proclamée colonie romaine en 217 par l'Empereur Caracalla, elle est dispensée des impôts dus à Rome. Nageant dans l'opulence, elle devient aussi imposante que les grandes villes romaines.
Lors de la lutte entre la Perse et Rome, Odeinat, le gouverneur arabe de Palmyre bat les armées perses en 267 ap. J.-C., ce qui lui vaut le titre de Leader de l'Orient.

Zénobie
Mais après son assassinat mystérieux, sa seconde épouse, Zénobie, prend le pouvoir et devient une figure légendaire des contes d'Orient, en raison de ses qualités et sa culture éblouissantes. Mais ses velléités indépendantistes la poussent à profiter des problèmes de politique interne de l’empereur Aurélien, et en 268, elle envahit l’Egypte, se prétendant descendante de Cléopâtre, souhaitant en fait contrôler le commerce venant des Indes par la Mer Rouge, puis Antioche, dominant désormais Syrie et Orient. Elle se fait appeler «illustrissime reine» et prend le titre de Septimia Zenobia Augustiaen, un affront pour Aurélien. En outre, elle fait frapper monnaie à son effigie et à celle de son fils aîné Wahballat. (63)

Le siège de Palmyre
Mais seule l'anarchie dans l'Empire romain a permis cela, et dès l’assainissement de la situation à l'intérieur, Aurélien se venge. Il entreprend sa campagne d’Orient et reprend l’Egypte en 271. Défaite, Zénobie, emmenée à Rome en 274, défile parmi les prisonniers dans le cortège d'Aurélien attachée avec des chaînes d'or, chargée de ses parures et bijoux.

Le site
Le temple de Baâl, l'arc de Triomphe, le théâtre, l'Agora, les thermes, la grande colonnade, le sénat et, à l'extérieur de la ville, les nécropoles, en sont les monuments.  (54) (56) (57) (58) (6)
La colline sur laquelle se dresse le fort de Fakhreddine El Maani (XVIIe siècle) jouit d'une vue panoramique sur l’ensemble de la région.  (53)
Le musée présente une collection d'art palmyrénien à travers les âges et des scènes de la vie et le folklore à Palmyre et dans le désert.
La source thermale est source de vie pour la célèbre palmeraie et ses eaux ont une valeur thérapeutique depuis l’Antiquité.

TARTOUS
Deuxième port syrien de Méditerranée, Tartous existe déjà à l'époque phénicienne, et devient une base militaire et un port importants sous les Croisés. Aussi y construit-on une citadelle, des remparts et des tours fortifiées. Saladin reprend la ville en 1188.
Les vestiges d'arcs, de remparts et de tours rappellent ce qu’a été la cité au Moyen-âge. Toutefois la cathédrale de Tartous reste le monument le plus important, aménagée en musée abritant une grande collection d'antiquités de différentes époques et civilisations syriennes.
La plage de Tartous prolonge la côte syrienne vers le sud. (66) (67) (68)

ILE D’AROUAD
Unique île de Syrie, en face de Tartous, elle constitue au temps des Cananéens un royaume autonome à l’importance commerciale et maritime. En contrepartie de son approvisionnement en eau potable, l'île autorisait les gens de la côte à s’y réfugier lors d’attaques assyriennes.
Aujourd’hui, ce sont maisons, forts, cafés populaires avec vue sur mer et sur Tartous.
Arwad est célèbre pour son fort ayyoubide et son ancienne citadelle, transformée en musée pour les antiquités de l'île et traditions de la mer. L'occupation coloniale en a fait une geôle pour les leaders de la résistance nationale.  (72) (73) (74)

LATTAQUIE
Port principal de Syrie en Méditerranée depuis l’Antiquité, fondée au IIIe siècle av. J.-C. elle a conservé peu de choses des siècles passés. Elle est pourtant économiquement vitale au pays, constituant un pôle attractif pour les vacanciers en quête de bains de mer.

Ugarit
A quelques kilomètres de Lattaquié, Ras-Shamra, siège de la Royauté d'Ugarit, connaît son âge d'or du XVIe au XIIe siècle avant J.-C. Ugarit offre à l'humanité son premier alphabet connu, permettant de fixer les pensées et de les transmettre aux autres.
Cet alphabet d'Ugarit, auquel les langues occidentales doivent d'exister, est gravé sur un cylindre en argile séchée dont l'original est conservé au Musée National de Damas. (52)

Forteresse de Saladin, silhouette

La Forteresse de Saladin                        
Cette forteresse, dressée sur un éperon rocheux, à l'Est de Lattaquié, a été considérée comme la plus invulnérable des Croisés, de par son architecture militaire.  (77) (78) (79)
Mais son rattachement à la colline voisine par un cordon de terre en constituant le talon d'Achille, les architectes l'en séparent. Afin de lui assurer une défense totale, ils creusent dans le roc un énorme fossé au milieu duquel est laissée une fine aiguille rocheuse qui sert d'appui à un pont-levis reliant la colline à la forteresse, alors isolée lorsque ce pont est levé.  (8)

HAMA
Ville ancienne qui contribue à la défense de la terre syrienne contre les invasions étrangères, notamment celles des Assyriens en 855 av. J.-C.
Peu de vestiges subsistent cependant, et sa renommée tient à ses norias, machineries tirant l'eau de l'Oronte pour arroser vergers et jardins, aussi vieilles que la ville elle-même (on a découvert leurs reproductions gravées sur pierre ou en mosaïque). (81) (82)
La grande Mosquée date du XIVe siècle et abrite les cercueils en ébène incrusté d'ivoire de deux princes ayant régné sur Hama au XIIIe siècle.
La Mosquée dédiée à Aboul Fida, sultan de Hama au XIVe siècle, reflète l’attachement à ce grand historien et géographe arabe. On appelle d’ailleurs Hama « ville de Aboul Fida ».
Enfin, la Mosquée Annouri, édifiée en 1129, est remarquable pour ses inscriptions grecques et arabes.
La ville est réputée pour son artisanat, particulièrement ses cotonnades, imprimées à la main à l'aide de moules en bois, et utilisées comme couvre-lits.

KRAK DES CHEVALIERS (terme dérivé du syriaque karak signifiant forteresse)
Château fort de l'époque des croisades, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO depuis 2006, il est situé sur les derniers contreforts du djebel Ansariyya, faisant partie d'un réseau défensif couvrant les anciens Etats latins d'Orient, contrôle le carrefour des routes reliant Homs à la côte, et Antioche, Tripoli puis Beyrouth.  (84)

Bases de la forteresse
Elle représente la quintessence des cultures militaires du Moyen-Orient, point de rencontre de civilisations diverses. La bataille de Qadesh opposant Ramsès II aux Hittites en 1214 av. J-C. a probablement lieu à 50 km au Sud-est du Krak.
Les Romains puis les Byzantins dressent dans la région de nombreuses forteresses, qui seront les modèles des fortifications construites par les armées arabo-musulmanes.
La politique répressive des fatimides chiites à l'encontre des chrétiens d'Orient, suivie du déclenchement des croisades, et l’arrivée des Seldjoukides lancés à la conquête du Moyen-Orient amènent, pour résister à la pression, à reconstruire le Krak sur le site d'une petite forteresse, qui prend le nom de Qalaat al-Husn ou Hisn al-Akr_d, la forteresse des Kurdes.
Son importance croît avec l'influence des Croisés mais son coût de maintenance oblige à la confier aux Hospitaliers en 1142. Elle prend alors le nom de Krak des Chevaliers. (85) (86) (88)
Ensuite, après deux tremblements de terre (1157 et 1170) et du fait de la pression sur les Croisés, le château est restauré et agrandi. Saladin ne peut s'en emparer et, à sa mort, en 1193, l'unité des musulmans se fragmente et, le danger amoindri, la forteresse connaît son âge d'or, couvrant une surface totale de 2,5 hectares et hébergeant 2000 hommes.

La chute
Au XIIIe siècle, l'essoufflement des Croisés réduit la garnison à 300 hommes, et à l'arrivée de Baybars, sultan des Mamelouks, les territoires sur lesquels le Krak gouvernait, sont passés à l’ennemi. Le sultan attaque la forteresse en 1271. Dès lors, son intérêt stratégique diminue.
En 1920, le site passe sous contrôle du mandat français et, pour sa restauration, le village installé dans ses murs est reconstruit en contrebas.

MALOULA                                                
MaloulaDans cette région, l'une des premières christianisées, Maloula est un village connu comme l'un des derniers où l’on parle encore l'araméen, langue véhiculaire à l'époque du Christ.
Saint-Paul y a permis le développement du christianisme, et l'édification de nombreux couvents et sanctuaires, au culte grec catholique.  (94)

Caractéristiques
La pauvreté de la région fait qu’elle n‘a jamais été une zone de commerce. Les logements dans les pentes donnant sur les pieds des montagnes et les vallées cultivables assurent plus de superficie pour l’agriculture et protègent la ville de l’inondation.  (90) (91)
Les maisons de Maloula sont étroitement liées à leur environnement. Ainsi on utilise traditionnellement pierre et bois (comme l’exelsa, conifère résineux), disponibles localement. Cependant, leur raréfaction, la disparition du savoir-faire et le coût d’une restauration scientifique contribuent à la détérioration de l’état du village. (9)
Les monuments religieux chrétiens y sont nombreux, comme les couvents de Saint-Taqla et de Saint-Serge ; également des sépulcres taillés dans la rocher.    (92) (93)


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